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Le vrai du faux. "On s'est retrouvés avec un flux énorme de plans sociaux"

Selon Stéphane Le Foll, avant de quitter le pouvoir, Nicolas Sarkozy aurait tout fait pour plomber le début du quinquennat de François Hollande. L'ancien porte-parole du gouvernement et nouveau député socialiste à l'Assemblée nationale exagère les faits.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'ancien porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll exagère le poids des fermetures d'entreprises au début du quinquennat de François Hollande. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Nicolas Sarkozy a-t-il tout fait pour plomber le début du quinquennat de François Hollande en 2012 ? C'est ce qu'estime l'ancien porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, notamment en termes de plans sociaux. "Quand on arrive en 2012, et je m'en souviens très bien parce que j'étais ministre de l'Agriculture, les fermetures d'entreprises comme Doux, Gad et d'autres, comme Rio Tinto... On s'est retrouvé avec un flux énorme de ce qui avait été retenu et qui avait été avoué par François Fillon d'ailleurs. On a été obligés de gérer".

Pas de flux énorme de fermetures d'entreprises

Partiellement faux.

Stéphane Le Foll se trompe quand il évoque "un flux énorme" de plans sociaux lors de l'arrivée au pouvoir de François Hollande en 2012. Même s'il y a effectivement eu de nombreux cas médiatisés, comme ceux cités par l'ancien ministre de l'Agriculture, plusieurs éléments relativisent ce qu'il affirme. Tout d'abord, sur les dépôts de bilan et les redressements judiciaires, les chiffres de la banque de France sont formels : il n'y a pas eu d'explosion des défaillances chez les entreprises de plus de 250 salariés à partir de 2012. Leur nombre baisse même sur les deux premières années du quinquennat Hollande.

Si on regarde les plans sociaux, obligatoires quand une entreprise d'au moins 50 salariés envisage d'en licencier au moins dix pour motif économique, ils n'ont pas augmenté au début de la présidence de François Hollande. Dans les mois qui précèdent mai 2012, on en compte entre 70 et 80 chaque mois et ce chiffre est stable jusqu'en octobre 2012. Le nombre de PSE augmente cependant les mois suivants et on en compte plus d'une centaine en avril 2013. 

Les licenciements économiques n'expliquent pas la hausse du chômage

L'augmentation de ces plans sociaux ne suffit pourtant pas à expliquer la hausse du chômage au début du quinquennat de François Hollande. En effet, les chômeurs qui arrivent sur les listes de Pôle emploi à cause d'un licenciement économique n'a pas explosé à partir de 2012 : entre 13 000 et 15 000 personnes étaient concernées chaque mois en moyenne sur le quinquennat. En 2011, il y en avait 16 000 et jusqu'à 20 000 par mois en 2009.  De plus, ces licenciements économiques représentent environ 3% de l'ensemble des personnes qui s'inscrivent chaque mois en tant que demandeurs d'emploi, c'est-à-dire une goutte d'eau dans les fichiers de Pôle emploi. La principale raison de l'inscription est la fin d'un CDD.

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