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Le vrai du faux. Non, mettre un gilet jaune sur le tableau de bord n'est pas puni d'une amende

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, une nouvelle livraison d'intox sur le mouvement du 17 novembre.

Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Les internautes en colère proposent de placer leur gilet jaune de sécurité sur les tableaux de bord pour montrer leur mécontentement. (JOHAN BEN AZZOUZ / MAXPPP)

Les appels au blocage des routes le samedi 17 novembre pour protester contre la hausse des prix du carburant est toujours aussi populaire sur Facebook. En attendant, les internautes en colère proposent de placer leur gilet jaune de sécurité sur le tableau de bord pour mieux montrer leur mécontentement.

Sauf que depuis quelques jours, des centaines de personnes relaient ce genre de message : "Attention les gendarmes verbalisent 135 euros d'amende pour manque de visibilité dû au gilet jaune sur le tableau de bord. C'est incroyable la mobilisation, je pense que personne n'imagine l'ampleur que cette grève va avoir."

Une autre version existe avec une amende à 90 euros, une autre affirme que l'amende ne vaut que si le gilet est placé côté conducteur. À chaque fois, c'est le manque de visibilité qui serait susceptible d'entraîner une amende.

Pourquoi c'est faux

À l'origine de cette histoire d'amende, il y a le site parodique Nordpresse, qui diffuse donc de fausses informations pour tromper/amuser ses lecteurs. Par ailleurs, les 90 ou 130 euros d'amende, ne valent que pour les conducteurs, qui n'ont justement pas de gilet jaune à bord. Enfin, le problème de visibilité ne vaut que si un objet empêche réellement le conducteur de manœuvrer normalement. En l'occurrence, l'article R 412-6 du code de la route prévoit une contravention de 2e classe, soit 35 euros.

La fausse lettre d'Emmanuel Macron

Autre intox autour du 17 novembre : une lettre, apparemment officielle, du chef de l'État adressée au procureur de Paris, et largement partagée sur Facebook. Il y a tout sur cette lettre : le logo officiel de la République, la vraie signature d'Emmanuel Macron, l'adresse de l'Élysée, etc.

Dans ce texte adressé au procureur de Paris, Emmanuel Macron "demande par la présente, de prendre tous les mesures nécessaires afin que ces agitateurs ne puissent nuire au bon fonctionnement de notre république. Aussi, aucun blocages ne sauront être tolérés. L'usage de la force si nécessaire n'est pas à mettre de côté. La dissolution de ce mouvement naissant doit être notre priorité, l'extrême droite doit rester ou est sa place : dans les campagnes".

Authenticité démentie

Ce texte a également été relayé par le site Nordpresse, qui a visiblement trouvé un bon filon avec ce mouvement du 17 novembre pour diffuser ses intox. Par ailleurs, l'Élysée a démenti l'authenticité de cette lettre au journal Libération. Enfin, le nombre de fautes d'orthographe dans ce texte soit disant officiel aurait aussi pu être un indice pour comprendre qu'il s'agit d'un faux document.

Ceci dit, là encore, l'article L412-1 du code de la route explique bien que "le fait d'entraver ou de gêner la circulation" est puni de deux ans d'emprisonnement et de 4 500 euros d'amende, plus éventuellement mise en fourrière de la voiture et six points en moins sur le permis.

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