Le vrai du faux. Non, les vacances scolaires n'ont pas été renommées par souci de laïcité
On entend parfois ce discours, à propos des vacances scolaires : elles auraient changé d'appellation, au nom de la laïcité. C'est ce que pense par exemple la journaliste Natacha Polony, sur le plateau de l'émission Quotidien mardi soir : "De fait même s'il y a une tradition, une histoire et d'ailleurs vous aurez remarqué qu'on ne dit plus vacances de Noël mais vacances d'hiver. Mais bon il y a une tradition et une histoire". "Non, on dit vacances de Noël" la relance Yann Barthès. "Dans le langage populaire oui, mais dans les institutions c'est devenu ça et pourquoi pas, ce n'est pas le problème" assène Natacha Polony.
Et ce n'est pas la première fois qu'on entend ce genre de choses. Jean-François Copé, sur franceinfo en janvier dernier, et il va même un peu plus loin : "Nous vivons dans un pays dans lequel parler de vacances de Pâques est devenu insupportable, on ne parle plus de vacances de Pâques, on parle de vacances de printemps au nom de la laïcité. On n'a plus le droit de parler de vacances de Noël".
C'est faux. Il suffit d'écouter ce qu'en disent différents ministres de l'Éducation, censés incarner les institutions sur les vacances scolaires. Voilà comment Jean-Michel Blanquer appelle les congés qui ont lieu en ce moment : "Si vous prenez le cas par exemple des vacances de la Toussaint, qui depuis quelques années durent deux semaines, personnellement ça m'a toujours semblé un peu long."
Autre exemple, avec Najat Vallaud-Belkacem en août l'an dernier : "Pourquoi se retrouve-t-on avec cette situation exceptionnelle, qui ne se reproduira pas, de vacances de la Toussaint qui sont à cheval sur deux semaines ? Parce qu'on a voulu préserver en semaines entières les vacances de Noël."
Bref, Toussaint et Noël sont bien des termes prononcés par les ministres eux-mêmes. D'ailleurs, sur le calendrier scolaire officiel de l'Éducation nationale, Toussaint s'appelle bien Toussaint et Noël, Noël.
Ensuite, il y a les vacances d'hiver en février et puis les vacances de printemps en avril/mai. A ce propos, on ne dit effectivement pas vacances de Pâques. Sauf que d'abord, le jour de Pâques tombe rarement pendant ces congés. Et surtout comme l'a déjà noté le journal Libération, le calendrier scolaire disait officiellement vacances de Pâques avant, mais c'était il y a bien longtemps : entre 1962 et 1974. Cela fait donc 43 ans que le ministère utilise la dénomination "vacances de printemps".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.