Le vrai du faux. Non, le maire de Metz n'a pas refusé de supprimer le porc dans les cantines
Antoine Krempf passe au crible un fait repéré dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce mercredi, le retour d'une rumeur sur le porc dans les cantines scolaires.
C'est un message largement relayé sur Facebook depuis quelques jours : le maire de Metz aurait refusé d'interdire le porc dans les cantines de sa ville malgré la demande de certains parents d'élèves musulmans.
D'après ce message, le maire socialiste Dominique Gros aurait justifié sa décision ainsi : "Les musulmans doivent comprendre qu’ils doivent s’adapter à la Lorraine et à la France, à leurs coutumes, à leurs traditions, leur style de vie, parce que c’est là où ils ont choisi d’immigrer."
Pourquoi c'est faux
Dominique Gros a lui-même démenti être l'auteur de ce message. Dans un entretient avec le site Rue89 Strasbourg, le maire de Metz affirme qu'il s'agit d'une "rumeur malveillante, complétement fabriquée".
De fait, lorsque l'on regarde les menus des cantines, on se rend compte que si le porc est toujours à la carte, la ville propose des plats de substitution et, ponctuellement, des menus végétariens. Par exemple, le lundi 14 janvier, les écoliers metzins auront le choix entre saucisse fumée et saucisse de volaille pour accompagner leur plat de lentilles.
Enfin, ce texte n'est pas nouveau. Il revient très régulièrement pour parler de villes différentes. Il a par exemple été partagé dès 2013 pour évoquer le bourgmestre de la ville d'Ath, en Belgique. Mais on l'a aussi vu tourner pour évoquer une fausse décision du maire de Perpignan de celui d'une commune près de Montréal ou encore en Australie.
Que dit la législation sur la laïcité à la cantine
Les décisions des maires sur la présence de porc ou de plats de substitution dans les cantines des écoles de leurs communes font régulièrement parler d'elles dans le débat public.
En octobre dernier, la cour administrative d'appel de Lyon a annulé un arrêté municipal de la ville de Chalon-sur-Saône pris en 2015 qui supprimait les plats de substitution au nom du principe de laïcité. Décision contestée car, selon les magistrats, "les principes de laïcité et de neutralité auxquels est soumis le service public ne font, par eux-mêmes, pas obstacle" aux menus de substitution car les usagers doivent pouvoir bénéficier "d'un menu équilibré sans avoir à consommer des aliments proscrits par leurs convictions religieuses ou philosophiques".
Plus largement, une circulaire du ministère de l'Intérieur datée de 2011 se contente de préciser que "en l'absence de réglementation nationale précise", le fait de prévoir "des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour les usagers, ni une obligation pour les collectivités".
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