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Le vrai du faux. Non, l’astronaute américain Scott Kelly n'est pas revenu de l'espace génétiquement modifié

Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et sur les réseaux sociaux. Mercredi, l'histoire de l'astronaute génétiquement modifié.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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L'astronaute Scott Kelly a passé 340 jours dans l'espace avant de revenir sur Terre mercredi 2 mars, mais n'est pas revenu génétiquement modifié de séjour sur l'ISS. (MAXPPP)

Il s'appelle Scott Kelly, c'est un astronaute américain et il a vécu près d'un an dans la station spatiale internationale (ISS), de mars 2015 à mars 2016. A son retour sur Terre, Scott Kelly a passé toute une batterie de tests. Les scientifiques de la NASA ont notamment comparé son ADN avec celui de son frère jumeau Mark Kelly. Et là, surprise...

D'après de nombreux articles publié depuis une dizaines de jours sur le sujet, l'espace a modifié l'ADN de l'astronaute en orbite, comme l'affirme par exemple le site sputniknews, qui doit du coup sûrement s'y connaître. On nous explique que depuis que Scott Kelly est rentré, 7% de son ADN n'est plus le même que celui de son frère jumeau. Voilà. Scott Kelly serait donc un AGM, un astronaute génétiquement modifié, à cause de son séjour dans la station spatiale internationale.

Sauf que c'est faux. L'ADN de Scott Kelly n'a pas changé. La Nasa a dû démentir officiellement. En fait, les médias qui ont relayé cette histoire sont allés un peu vite. L'ADN de l'astronaute n'a pas fondamentalement changé, et heureusement sinon ça voudrait dire qu'en passant un an dans l'espace on reviendrait avec un génome plus proche du gibbon ou de l'orang-outan que de l'être humain. Ceci dit, notre corps connaît bien des mutations génétiques tout au long de la vie, mais jamais de l'ordre de 7%. Et d'ailleurs, au passage, ces légères mutations font que même s'ils sont jumeaux Scott et son frère Mark ne peuvent pas avoir exactement le même ADN.

Mais alors d'ou vient cette histoire ? Ce qui disent les premiers résultats de l'étude de la Nasa, c'est que 7% de l'expression des gênes de l'astronaute américain n'est pas revenu à la normal six mois après le retour sur Terre. Or, on sait déjà que l'expression des gênes - en gros leur niveau d'activité -  varie selon la réaction de notre corps à l'environnement.. Et d'après ce que dit la Nasa finalement, les fameux 7% de changement lié au temps passé dans l'espace, c'est en fait très minime. A titre de comparaison, grimper une montagne ou faire de la plongée sous-marine à  les mêmes effets à peu de choses près. Reste que, quand même, six mois après son retour Terre, le corps de l'astronaute américain est toujours marqué par son séjour dans l'espace.

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