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Le vrai du faux. Non, la Grande-Bretagne n'est pas en pleine forme économique

Florian Philippot, député européen et président des Patriotes, estime que la Grande-Bretagne s'en sort très bien au plan économique, malgré le Brexit. C'est faux. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Florian Philippot, président du mouvement Les Patriotes. (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

Jeudi 16 août, de nouvelles négociations s'engagent à Bruxelles, sur le Brexit, entre Britanniques et Européens. Florian Philippot, député européen et président du parti Les Patriotes, était l'invité de France Inter lundi 13 août et il déclarait ceci: 

Au premier semestre cette année, le Royaume-Uni a fait plus de croissance économique que la France. 0.6% dans le Royaume Uni de l'effroyable Brexit, je suis ironique évidemment, et 0.4% dans la France du merveilleux Jupiter Macron.

Florian Philippot

Florian Philippot tente de miniser l'impact économique du Brexit, pour mieux "vendre" son Frexit, la sortie de la France de l'Union Européenne.

Ces chiffres de la croissance pour les deux pays prouvent la bonne santé actuelle de l'économie britannique, malgré le Brexit, mais depuis le divorce, la balance s'est inversée. 

Le renversement 

Pour constater cette inversion, différentes comparaisons sont possibles :

- le Royaume-Uni est le seul pays du G7 dont la croissance a ralenti entre 2016 et 2017

- pour l'ensemble de l'année 2017 : la croissance française est plus importante que la croissance britannique : 2,2% contre 1,7%

- depuis un an, depuis juillet 2017, la croissance atteint 1,5% en France contre 1,3% en Grande-Bretagne

Météo, mariage princier, coupe du monde de football 

Florian Philippot choisit les dates qui lui conviennent pour faire sa comparaison : il donne les chiffres des deux premiers trimestres 2018, qui montrent effectivement que la croissance économique est plus importante au Royaume-Uni. Mais pour expliquer ces bons chiffres, les Britanniques peuvent surtout remercier...la météo ! 

La faible croissance au premier trimestre (+ 0,2%) s'explique avec de très fortes chutes de neige. Moins d'activités économiques et donc ce beau rebond au deuxième trimestre (+ 0,4%), grâce à l’ensoleillement de juin et la meilleure forme des secteurs des services et de la construction.

Cela dit, cette croissance britannique au premier semestre est tout simplement...la plus faible depuis 2012, autre chiffre qui permet de relativiser.

Monnaie qui chute

La livre sterling continue de tomber : en dessous de la barre symbolique d’1,30 face au dollar, pour la première fois depuis septembre 2017. Face à l’euro, elle retrouve aussi un seuil très bas, autour de 1,11.

Enfin, avec les incertitudes très fortes autour du Brexit les investisseurs confirment que Londres devient moins attractive sur les projets d’implantations d’entreprises. Paris progresse en revanche, selon le baromètre KPMG de juillet dernier.

Alors, non, la Grande Bretagne n'est pas en pleine forme économique, malgré le Brexit.

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