Le vrai du faux. Non, il n'y a pas 300 000 emplois en attente de candidats
Antoine Krempf passe au crible un fait repéré dans les médias et sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, le nombre d'emplois non pourvus en France.
C'est un chiffre qui revient régulièrement dans la bouche de plusieurs responsables de la majorité depuis samedi dernier et l'échange entre Emmanuel Macron et un jeune horticulteur en chômage : il y aurait 300 000 emplois qui ne trouvent pas preneur, faute de candidats.
Ce chiffre a notamment été utilisé ces derniers par le secrétaire d'Etat Christophe Castaner dimanche dernier sur RTL et ce vendredi par le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur LCI.
3,2 millions d'offres d'emploi en 2017
Mais d'où vient ce chiffre ? Fin 2017, Pôle emploi publie une enquête qui s'appelle "Offres pourvues et abandons de recrutement". On y lit que parmi les 3,2 millions d'offres déposées à Pôle emploi sur une année, 2,9 ont été pourvus. Il reste donc 300 000 offres en souffrance.
Sauf que si ces offres n'aboutissent pas, ce n'est pas forcément qu'il n'y avait pas de candidats. Sur les 300 000, un peu moins de 100 000 s'expliquent parce que l'entreprise a finalement changé d'avis. Environ 50 000 recrutements sont toujours en cours. Et il reste donc 150 000 offres d'emplois déposées chez Pôle emploi qui ne trouvent pas preneur faute de candidats.
Ce qui fait quand même beaucoup. D'autant qu'on ne parle que des offres qui ne trouvent pas preneur chez Pôle emploi, et que seule une partie des recrutements passent par là. D'après une extrapolation de Pôle emploi, il y aurait entre 200 000 et 330 000 offres qui ne trouvent pas preneur par manque de candidats.
Pas assez de candidats
Ce qui ne veut pas dire qu'aucun candidat ne s'est présenté. Toujours d'après l'étude de Pôle emploi, la moitié des entreprises concernées ont reçu plus de cinq CV pour le poste qu'elles proposaient. Mais elles ont estimé que ces candidatures n'étaient pas suffisantes, en nombre et en qualité.
Pourquoi aussi peu de candidats ? Par manque d'attractivité, disent d'abord les employeurs interrogés : déficit d'image du poste proposé, contrat court, horaires décalés, faible rémunération.
Ensuite, sur les raisons qui ont fait que les candidats ne faisaient pas l'affaire, les entreprises citent d'abord le manque d'expérience et de compétence avant le manque de diplôme ou de formation. Bref, ce n'est pas dit qu'un horticulteur sans expérience dans le service soit embauché sans problème dans un restaurant.
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