Le vrai du faux. Inflation : est-il vrai que "42% des Français les plus précaires ont supprimé un repas", comme l'affirme Clémentine Autain ?
Les Français modestes se privent face à l'inflation, estime Clémentine Autain, députée La France insoumise, qui affirme mardi 17 avril sur BFM TV que "vous avez 42% des Français les plus précaires qui ont supprimé un repas par jour".
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La députée s'appuie sur un sondage Ifop publié début avril qui mentionne effectivement ce chiffre. L'institut est allé interroger 1 000 personnes qui ne gagnent pas plus que le SMIC, c'est-à-dire 1 350 euros net par mois. 42% d'entre elles affirment supprimer certains repas à cause de l'inflation : un petit-déjeuner, un goûter ou un dîner. Toujours d'après l'Ifop, la moitié de ces personnes modestes disent réduire les portions à table, acheter moins de fruits et légumes et consommer moins de plats préparés.
L'Insee aussi constate un changement d'habitude, en particulier chez les plus modestes
L'Insee aussi s'est penché sur la question de la hausse des prix dans une note du 15 mars. L'institut de la statistique constate que toutes les catégories sociales ont changé leurs habitudes d'achats alimentaires. Mais que cette tendance est beaucoup plus marquée chez les ménages les plus modestes.
Avec la hausse des prix, ils consomment moins souvent de la viande, ou en plus petites portions, ils cherchent les mêmes produits, mais moins chers, ou encore, ils tirent un trait sur le bio. Cela s'explique par l'inflation particulièrement forte des produits alimentaires : +13,4 % sur un an début 2023 d'après l'Insee.
La composition du panier alimentaire joue également un rôle
Mais il y a d'autres facteurs. En effet, la nourriture pèse beaucoup dans les budgets des plus précaires : cela représente 20% du budget pour les 40% des ménages les plus modestes, davantage que les autres catégories.
La composition du panier alimentaire peut également jouer. L'Insee explique que "pour les plus modestes, le prix du panier alimentaire a par ailleurs progressé plus vite, ce qui peut être dû au poids, un peu plus important dans leurs dépenses alimentaires, des huiles et autres produits gras", des denrées qui ont vu leur prix s'envoler : +30% sur un an en janvier 2023. Résultat : les foyers modestes ressentent davantage l'inflation que les plus aisés.
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