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Le vrai du faux. "Il y a aujourd'hui 90 personnes seulement qui font l'objet d'une assignation à résidence dans le cadre de l'état d'urgence."

Guillaume Larrivé indique que "90 personnes font l'objet d'une assignation à résidence dans le cadre de l'état d'urgence" en France. Et c'est vrai.

Article rédigé par franceinfo, Rémi Ink
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Guillaume Larrivé, député de l'Yonne (MAXPPP)

Guillaume Larrivé, député de l'Yonne, porte parole du parti les Républicain et soutien de Nicolas Sarkozy, l'a affirmé vendredi 30 septembre, sur Public Sénat et Sud Radio.

"Il y a aujourd'hui 90 personnes seulement qui font l'objet d'une assignation à résidence dans le cadre de l'état d'urgence."

C'est vrai, le ministère de l'Intérieur confirme, il y a, aujourd'hui en France 89 personnes, exactement, qui font l'objet d'une assignation à résidence, dans le cadre de l'état d'urgence.

Cela peut paraître peu, on se souvient des près de 400 assignations à résidence juste après les attentats, il y en avait encore 268 le 25 février 2016, à la fin de la première prolongation de l'état d'urgence.
 
Le 20 juillet dernier, 75 personnes étaient soumise à une assignation à résidence, toujours selon le ministère de l'Intérieur. Et 89 donc aujourd'hui.

Pourquoi le nombre de personnes assignées à résidence baisse-t-il ?

Depuis une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a rappelé, le 22 décembre 2015, qu'à chaque fois que l'état d'urgence touche à sa fin, les assignations à résidence également. Il faut donc réévaluer tous les dossier un par un à chaque prolongation.

Les autorités avaient décidé de taper large, et depuis, des éléments ont permis de lever les doutes sur la dangerosité de certaines personnes (199 en février dernier), des assignations ont été remises en cause par la justice administrative et par le Conseil d'Etat.

Cependant, lorsque Guillaume Larrivé évoque ce chiffre de 90 personnes "seulement", il évoque dans la suite de l'interview une volonté d'une partie de la droite : celle de placer ces personnes dans des centres de rétention.

C'est là, peut-être, qu'il a faux, du moins pour l'instant : le Conseil constitutionnel le répète : "En aucun cas, l'assignation à résidence ne pourra avoir pour effet la création de camps où seraient détenues les personnes".


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