Le vrai du faux. Attention aux fausses informations sur la situation au Venezuela
Antoine Krempf passe au crible un fait repéré dans les médias et sur les réseaux sociaux. Ce lundi, comment Facebook et Twitter sont devenus un champs de bataille politique au Venezuela.
La bataille entre les camps Maduro et Guaido ne se joue pas que sur le plan de la politique intérieure ou sur le plan de la diplomatie. Il y a aussi un énorme enjeu de communication en ce moment sur les réseaux sociaux. Et visiblement, c'est à celui qui montrera au monde que le peuple est derrière lui.
Des vidéos détournées de leur véritable contexte
Ces derniers jours, cette vidéo a par exemple été massivement partagée par les soutiens de Nicolas Maduro :
APOYO A #MaduroPresidenteLegitimo #LasCallesSonDelChavismo pic.twitter.com/pQBe5xPh05
— gabu*akdmik (@gabu04pi) 23 janvier 2019
Si cette vidéo a bien été tournée à Caracas, elle n'est pas récente et ne montre pas des soutiens à Nicolas Maduro. Elle remonte au 1er septembre 2016, lors d'une journée de mobilisation des opposants au pouvoir. Ces derniers réclamaient alors la tenue d'un référendum révocatoire à l'encontre du président vénézuélien.
Otro vídeo de hoy #tomadecaracas #TomadeCCSHP pic.twitter.com/uBKVJmkGeH
— Maria Alesia Sosa (@MariaAlesiaSosa) 1 septembre 2016
Ceci dit, il y a effectivement eu une manifestation des soutien au gouvernement en place ces derniers jours à Caracas, comme le montre cette vidéo de l'AFP :
Chaque camp affirme avoir une majorité du pays derrière son champion
Depuis que le président américain a annoncé reconnaître officiellement Juan Guaido, d'autres capitales se sont rangées derrière le le président vénézuélien auto-proclamé. Sur Twitter et Facebook, on voit désormais fleurir des planisphères coloriés en fonction de la position des officiels des différents pays dans ce conflit.
Voici par exemple une version diffusée par les pro-Maduro (en vert, les pays qui ne reconnaissent pas Juan Guaido) :
Países que reconocen a Maduro vs. países que reconocen a Guaidó. pic.twitter.com/pBZHNxtX3S
— ✽ Orlenys (@OrlenysOV) 25 janvier 2019
Et une version diffusée par les soutiens au président auto-proclamé Juan Guaido :
ACTUALIZACION Paises que reconocen a @jguaido como presidente Constitucional de Venezuela
— Sol Rojas (@sol651) 23 janvier 2019
Argentina
Brasil
Canadá
Chile
Colombia
Costa Rica
Ecuador
Estados Unidos
Paraguay
Perú
Guatemala
Francia
Honduras
Kosovo
Panamá.
Sauf que ces cartes et ces listes posent plusieurs problèmes. Par exemple, la France se retrouve à la fois classée dans les pays qui reconnaissent Guaido... et dans ceux qui ne le reconnaissent pas.
Il faut dire que Paris a été beaucoup plus prudente que Washington sur cette crise au Venezuela ces derniers jours. Après avoir appelé à la fin des violences et à la tenue d'une nouvelle élection présidentielle, Emmanuel Macron a fini par exprimé une position un peu plus offensive à l'encontre de Nicolas Maduro... sans toutefois reconnaître officiellement Juan Guaido.... pour le moment.
Le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement de son avenir. Sans élections annoncées d’ici 8 jours, nous serons prêts à reconnaître @jguaido comme « Président en charge » du Venezuela pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 26 janvier 2019
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