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Le vrai du faux. "25 à 28% de magistrats syndiqués au Syndicat de la magistrature. Il n'y a qu'en France que cela existe"

Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front National et président du groupe FN au Conseil régional d'Ile de France, affirme qu'un quart des magistrats sont syndiqués au Syndicat de la Magistrature et prennent des positions politiques. C'est faux. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Wallerand de Saint-Just, trésorier du Front national  (AFP)

Voilà ce qu'a déclaré Wallerand de Saint-Just, sur RFI, le mercredi 1er mars

"Il y a 25 à 28% de magistrats qui sont syndiqués au Syndicat de la magistrature. Vous avez une chance sur 4 ou même sur 3, quand vous êtes jugé, de tomber sur un magistrat qui passe son temps à prendre des positions politiques, politiciennes, notamment contre le Front National. C'est innaceptable, il n'y a qu'en France que cela existe !"

C'est faux

Faux sur les chiffres

Wallerand de Saint Just confond deux choses : les résultats des élections professionnelles de 2016, où le Syndicat de la Magistrature a receuilli 22% des voix et le nombre d'adhérents au Syndicat de la Magistrature, chiffre inconnu qui n'est pas communiqué.

Faux sur "l'exception française"

Les magistrats sont autorisés à faire partie d'une organisation professionnelle en Belgique, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Grèce, au Portugal, en Pologne, en Serbie... Bref, la quasi-totalité des pays européens autorise les magistrats à faire parti d'un syndicat.

En Grande-Bretagne, c'est autorisé également même si les conditions sont plus strictes.

En Espagne : la Constitution de 1978 et une loi organique de 1985, interdit à tout magistrat en activité d’appartenir à un syndicat. Mais il existe des relais, des associations professionnelles de juges par exemple.

Rappelons enfin que la Charte sociale du Conseil de l’Europe garantit la liberté syndicale des magistrats.

Les magistrats ne peuvent pas s'engager politiquement

Il ne faut pas confondre syndicalisme, le fait de pouvoir faire entendre ses intérêts professionnels, et engagement politique.

En France, l'ordonnance de 1958, relative au statut de la magistrature, prévoit un certain nombre d’interdictions, dont la participation à une délibération politique, au nom du devoir de réserve et de l’impartialité.

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