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Le vrai du fake. Un hommage au suffragettes anglaises et la fin du monde pour demain

Vrai ou fake ? Marie Colmant et Antoine Krempf passent au crible deux infos repérées sur le web et les réseaux sociaux.

Article rédigé par Antoine Krempf - Marie Colmant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
 Millicent Fawcett (à gauche) et une météorite percutant la terre (image de synthèse, à droite). (GETTY IMAGES / PHOTOMONTAGE)

Le vrai : les monuments historiques interpellent en Angleterre

Un pays qui, dans la foulée des Etats-Unis fait son examen de conscience sur ses monuments historiques, et a même évoqué l’idée, il y a quelques semaines, de déboulonner l’amiral Nelson de Trafalgar Square, le vainqueur de Napoléon étant aussi un fervent partisan de l’esclavage. Mais la ville de Londres et son maire Sadiq Khan ont aussi mené une réflexion en sens inverse. Qui mérite une statue dans un lieu public ? Et si au lieu de retenir systématiquement les critères guerriers ou artistiques, on en retenait d’autres, par exemple, les avancées du progrès social. Le débat est passionnant. Cette année 2018 offre une opportunité en or puisqu'on célébrera en Angleterre le centième anniversaire de l’obtention du droit de vote pour les femmes de plus de 30 ans. C’est donc dans cet esprit que la ville de Londres a pris, la décision il y a trois jours d’ériger une nouvelle statue dans Parliament Square, les jardins autour du Parlement anglais. C'est dire si le lieu choisi est symbolique.

Une Dame pour l'exemple. Cette statue sera celle de Dame Millicent Fawcett, héroïne de la lutte pour le vote des femmes depuis la fin du XIXe siècle, une suffragiste, c’est à dire une réformatrice, pas une suffragette dont elle désapprouvait les méthodes punk. Elle est aussi héroïne tout court du droit des femmes, puisqu’elle est la fondatrice du collège pour femmes de Cambridge. Mieux encore, la statue sera réalisée par une artiste, lauréate du Turner Prize, sorte de Goncourt anglais dans le domaine de l’art. Dame Millicent Fawcett y sera représentée portant une banderole avec ces simples mots, "le courage appelle le courage". "Avec cette statue, nous voulons souligner le courage et la détermination de ces femmes qui toute leur vie se sont battues pour le droit de vote, en espérant qu’elle sera une inspiration pour les générations futures", a déclaré le maire de Londres. Du coup, immédiatement, une question se pose : et à Paris ? Où en est-on sur la question des statues de femmes, à part Jeanne d’Arc ?

Le fake : samedi, Nibiru sonne la fin du monde

Samedi 22 septembre, c'est la fin du monde. Voilà c'est fini. Aucun horaire précis n'est communiqué mais ce qui est sûr, en tout cas c'est ce qu'on nous raconte, c'est qu'une mystérieuse planète, baptisée planète X ou Nibiru, va venir chatouiller la Terre. Visiblement, d'après les centaines de vidéos Youtube qui relayent cette histoire, ça ne va pas être joli joli. Tout y est, la musique qui fait peur et la grosse voix façon Barry White. Elle prévient que l'humanité va être anéantie. Selon une autre vidéo, les plus hauts dirigeants du monde construiraient des abris pour survivre. Un certain David est cité en tant que source. C'est David Meade, un numérologue chrétien qui explique en substance que si la fin du du monde est pour samedi, c'est parce que les planètes vont dessiner dans le ciel comme une sorte de Vierge Marie, surmontée d'une couronne de douze étoiles avec une lune à ses pieds. Et ce ne serait pas bon d'après la Bible.

Les complotistes à l'affut. Je vous rappelle qu'il y a eu une éclipse solaire aux Etats-Unis, il y a quelques semaines, des cyclones ultra-violents ces derniers jours et le séisme au Mexique. Voilà donc une accumulation de signes, d'après les complotistes, qu'on se dirige bien vers la fin du monde. Michel Viso, exobiologiste au Centre national des études spatiales (CNES) est formel. Si cette planète menaçante existait, les laboratoires l'auraient vue depuis longtemps, dit-il. 

Et si cela peut vous rassurer, sachez qu'avec les connaissances que nous avons aujourd'hui, aucun astronome n'a repéré de danger dans le ciel qui pourrait menacer la Terre avant 10 000 ans. Ça laisse de la marge.

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