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La vrai du faux. Un nuage radioactif se dirige-t-il vers l'Europe après la destruction d'un entrepôt de munitions en Ukraine, comme l'affirment les autorités russes ?

Selon le secrétaire du Conseil de sécurité de Moscou, proche de Vladimir Poutine, des niveaux élevés de radiation auraient déjà été mesurés après l'explosion d'un entrepôt en Ukraine où étaient soi-disant stockées des bombes à l'uranium appauvri. Sauf qu'il n'y a aucune preuve de la présence d'un tel nuage radioactif.
Article rédigé par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Kremlin, palais présidentiel russe, à Moscou, le 3 mai 2023. (SEFA KARACAN / ANADOLU AGENCY / AFP)

Est-ce qu'un nuage radioactif est en train de s'approcher de la France ? C'est ce que disent des messages sur les réseaux sociaux. Ils citent le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie, Nikolaï Patrouchev, qui a affirmé dans la presse russe qu'un nuage radioactif se dirigeait vers l'Europe occidentale après l'explosion d'un entrepôt en Ukraine ou étaient soi-disant stockés des bombes à l'uranium appauvri. Selon ce proche de Vladimir Poutine, des niveaux élevés de radiation auraient déjà été mesurés. 

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Pas de hausse significative de la radioactivité

S'il y a bien eu une explosion importante dans la ville citée par le proche de Poutine, en revanche, on ne sait pas s'il s'agissait vraiment d'un entrepôt d'arme et surtout : il n'y a eu aucune hausse notable des niveaux de radioactivité, que ça soit en Ukraine ou ailleurs en Europe. On parle bien de hausse notable parce que des variations de radioactivité, il y en a tout le temps. C'est le cas par exemple en Bretagne ou en Auvergne à cause du granit et de la météo. C'est un phénomène naturel. "Le niveau de radioactivité varie naturellement de plus ou moins 30% selon les conditions météorologiques, l'altitude (en raison des rayonnements cosmiques) et les territoires", explique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire en France. 

Là, en l'occurrence, il y a un seul capteur en Ukraine qui a connu une légère hausse de radioactivité. Ce n'est pas suffisant pour conclure qu'il s'agit bien d'un nuage radioactif. Par ailleurs, il y a d'autres indices qui laissent penser qu'il n'y a pas de nuage radioactif. D'abord, parce que la hausse relevée par ce fameux capteur a eu lieu avant l'explosion. Kiev a quand même envoyé une équipe sur place pour mener une série de mesures et les valeurs étaient toutes en dessous de la norme.

La Crirad, la commission française de recherche et information sur la radioactivité, a pu consulter les données et selon son directeur, que franceinfo a pu joindre, les résultats semblent rassurants. Ils ne montrent pas de taux anormaux de radioactivité. En clair : il s'agit probablement d'une hausse liée à un phénomène météo, et non pas à l'explosion. 

Les pays frontaliers dénoncent de la désinformation 


Ailleurs, en Europe, on ne relève pas non plus de taux anormaux. Par exemple sur le site de la Commission européenne, on accède aux données des milliers de capteurs répartis partout en Europe (dont plus de 150 en France) et aucun ne montre des hausses inhabituelles ces derniers jours.

La Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, tous les trois frontaliers avec l'Ukraine, disent aussi que la situation est normale. Les valeurs mesurées ne présentent aucune menace pour la vie ou la santé. En revanche, les trois pays dénoncent la désinformation, très présente depuis le début de la guerre. 

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