La France n'expulse "quasiment plus" de clandestins ?
Bruno Le Maire exagère largement. 21.500 personnes ont fait l'objet de ce que le ministère de l'Intérieur appelle des éloignements forcés et aidés l'an dernier. Et il faut y ajouter 6.000 sans papiers partis de façon volontaire ou spontanée pour avoir le total des départs de clandestins. Ceci dit, ce total est en baisse d'un quart depuis 2012.
Mais lorsqu'on regarde le détail des chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur, on remarque que d'abord que les expulsions proprements dites, c'est-à-dire avec le recours aux forces de l'ordre, augmentent constamment depuis cinq ans et 2.000 de plus depuis trois ans. De leur côté, les éloignements et départs dits volontaires ou spontanés sont plutôt stables ces dernières années.
{% embed infogram eloignements_et_departs_de_clandestins" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> Eloignements et départs de clandestins | Create infographics %}
Les aides aux retours en forte baisse
Ce sont en fait les éloignements aidés qui expiquent une grande partie de cette baisse. L'aide au retour humanitaire a été fortement réduite il y a deux ans. Les Européens, notamment les Roms, qui souhaitent rentrer dans leur pays d'origine bénéficient toujours du financement d'un billet d'avion et de la prise en charge des bagages.
Mais l'enveloppe financière qui accompagne cette offre a été drastiquement baissée lorsque Manuel Valls était ministre de l'Intérieur. La somme est passée de 500 à 50€ pour un adulte et de 250 à 30€ pour un mineur. Résultat, en l'espace d'un an, le nombre de ces départs aidés est passé de 518 à 82 pour les sans papiers européens.
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