L'essence moins chère qu'il y a 40 ans. Vrai ou faux ?
Vrai
Le prix de l'essence que nous voyons sur les panneaux, c'est un prix en euros (autrefois en francs) "courants", alors qu'il doit être analysé en euros et en francs "constants", c'est à dire en tenant compte de l'inflation.
Surprise
En 1973, le prix du litre d'essence est de 1,69 franc, d'après les chiffres de l'UFIP, l'Union française des industries pétrolières. Ce qui fait 25 centimes d'euro. C'est peu certes, mais il faut appliquer à ce montant l'inflation cumulée en France pendant 40 ans. Ce qui fait ressortir le litre à 1,60 euro ! C'est à dire trois centimes de plus que la moyenne constatée il y a une semaine sur le sans plomb 95 (1,57 euro). Le prix de l'essence est donc aujourd'hui très légèrement inférieur à celui de 1973 en euros constants.
Smic/Essence
L'essence est encore moins chère si l'on se base sur le pouvoir d'achat d'une personne payée au Smic. Yves Crozet, membre du Laboratoire d'économie des transports et professeur à l'Université de Lyon explique qu'avec "une heure de Smic il y a 40 ans, on pouvait acheter trois litres d'essence. Aujourd'hui avec une heure de Smic, on achète six litres d'essence".
En 1973, le Smic horaire brut était à 5,43 francs et le litre d'essence à 1,69 franc. C'est bien trois fois plus (3,2 fois exactement).
Aujourd'hui, le Smic horaire brut est à 9,43 euros. Le litre d'essence à 1,57 euro. C'est bien six fois plus.
Voitures moins voraces
Il ne faut pas oublier que les voitures consomment moins. Yves Crozet ajoute qu'en 1970, "une voiture pouvait consommer dix litres au 100 km ; si cette voiture consomme aujourd'hui cinq litres aux 100, c'est deux fois moins. Donc, non seulement on a deux fois plus d'essence, mais ont peu faire deux fois plus de kilomètres qu'en 1970".
Déplacements en hausse
Mais aujourd'hui, les Français roulent beaucoup plus qu'au début des années 70 en raison de changements de mode de vie. Pour évaluer ce volume de déplacements, on compte en milliards de véhicules/kilomètres parcourus.
1970 : 162 milliards de véhicules/km avec un parc automobile de 12 millions de voitures privées.
En 2011 : 400 milliards de véhicules/kilomètres pour plus de 31 millions d'unités.
Forcément, avec un tel volume de déplacement, le passage à la pompe fait toujours aussi toujours mal.
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