Jamel dit-il vrai sur les crimes contre les Maghrébins en 1983 ?
Faux
Nous avons contacté plusieurs historiens et sociologues spécialistes de l'immigration. Et tous m'ont dit que Jamel Debbouze exagérait.
Pas de chiffre officiel
Les chiffres ne sont pas évidents à cerner. Avant de contacter les historiens qui nous ont donné des estimations, nous avons d'abord appelé l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Le responsable des statistiques de l'Office, Cyril Rizk, affirme que quand on évoque "des crimes dont la motivation est le racisme, la xénophobie, aujourd'hui, avec les outils disponibles, on ne peut pas répondre à cette question. Donc j'imagine qu'en 1983, c'était encore moins possible. En fait, il n'est pas prévu dans les outils existants la capacité de compter ce genre de faits ".
Estimations
Il existe malgré tout des chiffres provenant de sources différentes. Le sociologue Abdellali Hajjat vient de publier le livre "La marche pour l'égalité et contre le racisme". Il revient sur les violences de l'année 1983. Dans le livre, il est noté que d'après le ministère de l'Intérieur, cinq Maghrébins ont été tués pour motifs racistes cette année là. Et d'après les organisations de lutte contre le racisme, le bilan est plus lourd : 21 morts.
Faits divers tragiques
Reste que 1983 a été marquée par des faits divers racistes particulièrement tragiques. Le plus connu reste l'assassinat d'un algérien dans le train Bordeaux-Vintimille en novembre 1983, en pleine marche contre le racisme. La victime avait été rouée de coups, poignardée et jetée du train qui roulait à pleine vitesse par trois hommes qui postulaient à la légion étrangère. 90 passagers avaient vu ou entendu les violences commises contre la victime. Aucun n'avait tiré le signal d'alarme.
Au delà des chiffres dont nous venons de parler, l'horreur de ce crime avait provoqué une émotion très forte dans l'opinion.
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