Greenpeace dit-elle vrai sur la compétitivité de l'EPR ?
C'est VRAI !
Deux milliards et demi d'euros en plus sur la facture du futur réacteur nucléaire, cela écorne fortement sa compétitivité vis-à-vis des autres sources d'énergie.
Pour s'en rendre compte, il faut comparer ce qu'on appelle les coûts complets de production : le rapport entre l'enveloppe de la centrale (la construction de la centrale, sa maintenance, sa gestion, son démantèlement) et l'électricité que va effectivement produire l'EPR pendant une durée de vie estimée à 60 ans.
Résultat : "plus d'une centaine d'euros " le MWh. Pour faire ce calcul, l'ONG est partie des chiffres d'EDF en 2008 quand l'EPR était deux fois moins cher. Mais aussi du rapport de la Cour des comptes en début d'année.
Un calcul confirmé par un analyste de chez UBS qui planche sur 105 euros le MWh.
Et pour l'éolien ? Selon les sources, le coût de production est compris entre 69 à 84 euros.
Ces chiffres ne sont toutefois pas officiellement confirmés par EDF. Le groupe explique qu'on ne peut pas isoler l'EPR de l'ensemble du parc nucléaire français. Or effectivement, les anciens réacteurs sont eux très compétitifs, de l'ordre de 55 euros le mgw/h.
Deuxième point : l'EPR de Flamanville est le premier du genre en France. Il est donc forcément beaucoup plus cher que les éventuels futurs réacteurs EPR fabriqués en série.
Et puis sur le long terme, on ne peut pas dire avec certitude que l'énergie nucléaire sera dans l'avenir plus chère que les énergies renouvelables, d'après Jean-Jacques Nieuviart de l'Union française de l'électrcité.
Et de fait, comparer uniquement les coûts de production des différentes énergies, c'est un argument à double tranchant pour Geenpeace. A ce jeu-là, les énergies les plus compétitives seraient le gaz et le charbon.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.