"De moins en moins d'élèves redoublent en France" ?
Vrai.
Que ce soit en primaire, au collège ou au lycée, de moins de moins d'élèves redoublent. Il y a 20 ans, près de la moitié des collégiens avaient au moins un an de retard à leur arrivée en troisième, ils ne sont plus qu'un quart aujourd'hui, d'après une note de la Direction d'évaluation, de la prospective et de la performance publiée en novembre dernier.
Pour autant, le redoublement reste très présent dans le système scolaire français. D'après l'enquête Pisa, la France reste l'un des pays où les élèves redoublent le plus à l'âge de 15 ans : 5e des pays de l'OCDE derrière l'Espagne, le Portugal, le Luxembourg et la Belgique francophone.
Ensuite, la situation est très contrastée selon l'origine social. Dans les collèges classés en zone d'éducation prioritaire, près d'un élève sur cinq arrive en sixième avec au moins un an de retard, c'est deux fois plus que dans les autres établissements.
L'efficacité du redoublement en question
On pourrait penser qu'un élève qu'on fait passer coûte que coûte au niveau supérieur aura du mal à suivre faute de connaissances ou de maturité. Mais ce n'est pas ce que la très grande majorité des études publiées sur la question.
Une enquête réalisée pendant deux ans dans les écoles du département de la Côte-d'Or montre par exemple que les élèves passés en CE1 sans avoir le niveau avaient, au final, plus de compétences que ceux qui ont redoublé leur CP.
"D'abord, le simple fait de passer en CE1 avec des élèves de niveau supérieur à celui du CP et un niveau d'exigence plus élevé stimule davantage les élèves,. Ensuite, les enseignants de CP ne modifient pas leurs pratiques pédagogiques et l'enfant qui redouble va rencontrer les mêmes difficultés au même moment", expliquait le directeur de l'étude dans un entretien au Monde en 2004.
1,5 milliard d'euros
Plus largement, lorsqu'on compare les pratiques des pays de l'OCDE, come l'a fait la sociologue Nathalie Mons à partir des résultats de l'enquête Pisa, on se rend compte que plus le redoublement est pratiqué dans un pays, plus le niveau moyen de ses élèves est faible et plus l'écart entre les plus faibles et les plus forts est important.
Le redoublement est par ailleurs également pointé du doigt pour son coût pour l'Enseignement : 1,5 milliard d'euros par an, d'après les estimations du Conseil national d'évaluation scolaire.
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