Covid-19 : y a-t-il seulement 1% des contaminations dans les transports en commun, comme l'affirme le gouvernement ?
Le ministre de Transports a déclaré que les transports en commun n'étaient pas des lieux de contaminations élevées.
Le risque de contracter le Covid-19 dans les transports en commun est quasi-nul selon Jean-Baptiste Djebbari, le ministre délégué aux Transports. Il a voulu se montrer rassurant, mardi 6 octobre sur RMC : "Les transports en commun ne sont pas des lieux de contamination en particulier. Les études nous disent que moins de 1% des contaminations se passent dans les transports en commun."
Des clusters difficilement identifiables
Selon le dernier bilan épidémiologique de Santé publique France, en date du 1er octobre, les transports en commun (train, bateau, avion), représentent effectivement 1,2% des clusters en France. Selon une étude américaine de l'association des transports publics, le risque de contaminations est limité si on respecte à la fois le port du masque, la distanciation sociale et des trajets courts.
Cependant, le chiffre avancé en France par le gouvernement ne reflète pas forcement la réalité dans tous les transports en commun. Parce que pour détecter un cluster, il faut identifier les malades pour pouvoir les contacter. Une mission quasiment impossible dans les transports du quotidien, qu'ils soient bondés ou non.
Un tracing impossible
Contrairement au TGV ou à l'avion, lorsque vous montez dans un métro, un tramway ou un bus, vous n'avez pas de place attitré. Vous ne donnez pas non plus vos coordonnées selon l'endroit où vous vous installez. En clair, si vous croisez quelqu'un de malade, ou si vous avez vous-même des symptômes, les services sanitaires ne peuvent pas retrouver les personnes avec qui vous avez voyagé puisqu'elles ne sont pas identifiables. L'application StopCovid pourrait le faire mais elle a été trop peu téléchargée pour être réellement efficace à grande échelle. "Les transports en commun étant par nature un lieu de passage anonyme, les clusters y sont plus difficiles à détecter", reconnaît d'ailleurs à franceinfo Santé publique France.
Lorsque Jean-Baptiste Djebarri affirme qu'il y a peu de clusters dans les transports en commun, c'est aussi parce qu'il y a peu de données mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de contaminations possibles. Le ministre des Transports a d'ailleurs demandé sur Twitter, quelques heures après son interview, à ce qu'il y ait plus d'agents RATP et SNCF sur les lignes les plus empruntées du réseau francilien, pour faire mieux respecter la distanciation.
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