C'est faux !Il y a encore du porc dans lescantines. Et tous les parents peuvent le constater en jetant un œil sur lesmenus affichés dans les écoles de leurs enfants.Quant à l'obligation qui serait faite aux cantines scolaires de servir de la viande halal, c'est tout aussi faux. "Rien ne pourrait obliger à servir du halal ou du casher. Pas plus qu'il n'y a d'obligation à servir du poisson le vendredi", explique Jean-Jacques Hazan, président de la fédération de parents FCPE.Dans une circulaire adressée en août2011 aux collectivités territoriales, responsables de la restauration scolaire,le ministère de l'Intérieur (également chargé des cultes) rappelle la règle : "Lefait de prévoir des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitueni un droit pour les usagers, ni une obligation pour les collectivités".Traçabilité hygiène et traçabilité religieuse Les collectivités qui pourraient être tentées depasser à la viande 100 % halal seraient bien en mal de le faire. Les prescriptions religieuses imposent en effet une traçabilité religieuse, alors que les responsables de restauration scolaire doivent fournir une traçabilité hygiène complète, "de la fourche à l'assiette", explique Jean-Jacques Hazan, qui est également directeur de la restauration scolaire dans le XIIe arrondissement de Paris. Or ces deux exigences sont le plus souvent incompatibles.Sur son secteur, les cantines servent chaque jour plus de 9.000 repas, ce qui représente une tonne de viande travaillée chaque matin. Sur de telles quantités, "ce qui est suggéré comme étant déjà fait par Marine Le Pen est pure lubie", affirme Jean-Jacques Hazan.Tables musulmanesMais face à la demande croissante,depuis une dizaine d'années, de repas spécifiques, de plus en plus de cantinesscolaires proposent des plateaux de substitution quand il y a du porc au menu :un plat principal végétarien, à base de poisson, voire de viande halal. A Strasbourg, le menu halal estmême l'un des quatre menus proposés aux familles dès la rentrée, depuis unequinzaine d'années. Sur 8.700 repas servis chaque jour dans les établissements publics aux petits Strasbourgeois, 2.000 sont des formules halal. Du halal proposé mais pas imposé.Et les personnels des cantinesn'ont pas eu à gérer de tensions particulières : il n'y a pas les tablesmusulmanes et les autres. Cette initiative a surtout permis d'accueillir à la cantine des enfants qui, jusqu'alors, en étaient privés par leurs familles. Tout en respectant à la lettre la laïcité.