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Bruno Le Roux : "Les actes antisémites ne sont pas liés à la situation internationale"

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Le patron des députés socialistes à l'Assemblée affirme que la "recrudescence des discriminations liés aux religions, recrudescence de l'antisémitisme" sont "des problèmes sont des problèmes français. Ils ne sont pas le résultat d'une situation internationale." C'est faux.

Antoine Krempf

Radio France

Publié le 01/12/2014 07:37 Mis à jour le 01/12/2014 09:25

Temps de lecture : 2min

Y a-t-il une recrudescence des actes racistes ou antisémites en France ? Pas d'après le dernier rapport officiel du délégué interministériel en charge du dossier. Sur un an, de 2012 à 2013, baisse de 18% pour les actions racistes et chute de 41% pour les faits antisémites. En fait, seuls les actes antimusulmans ont augmenté, + 15%.

Si l'on regarde maintenant la situation sur les cinq dernières années, on se rend compte que les courbes sont plutôt stables, d'après le premier rapport de la Dilcra : - 0,6 pour les faits racistes, -0,1 pour les faits antisémites et +0,3 pour les faits antimusulmans. Ceci dit, on note tout de même des pics dans chacune de ces courbes.

Des pics d'actes racistes lors d'événements internationaux

Contrairement à ce qu'affirme Bruno Le Roux, ces pics de faits racistes, antisémites ou antimusulmans semblent bien liés à la situation internationale. En juillet dernier, Bernard Cazeneuve envoie une circulaire aux préfets qui dit ceci : "Le contexte de tensions internationales, notamment au Proche-Orient, se traduit par une recrudescence d'actes et de propos à caractère raciste ou antisémite. "

Un lien qui transparaît clairement dans un tableau publié dans le Plan national d'action contre le racisme et l'antisémitisme 2012-2014.

(L'ensemble des actes racistes ou antisémites entre 1991 et 2010 © DR)

Guerre de Golfe en 1991, attentats du 11 septembre 2001, attentats de Madrid en 2004 ou guerre de Gaza en 2009 : autant d'événements internationaux qui ont entraîné une flambée de violence en France. En l'an 2000, 70% des faits racistes ou antisémites constatés ont eu lieu au mois d'octobre, quelques jours après le début de la deuxième Intifada.

"Si les augmentations constatées après chaque évènement international pertinent retombent, on observe une forme d’accumulation (« hystérésis ») après chaque pic : l'accroissement se fait en un an mais la décroissance demande plusieurs années. La tendance globale est ainsi à l'aggravation ", explique également le rapport.