Arnaud Montebourg dit-il vrai sur les revenus des débitants de tabac ?
On pourrait penser qu'avec les augmentations
successives des prix ces dix dernières années - une nouvelle hausse de 30 à 40
centimes le paquet est d'ailleurs prévue en juillet - le nombre de fumeurs serait
en baisse et donc logiquement avec eux les revenus des buralistes.
Mais ce n'est pas ce que montre le dernier rapport de la
Cour des comptes. S'il y a effectivement un peu moins de fumeurs qu'il y a dix ans (un peu plus de 30% des Français), la rémunération moyenne des débitants de tabac aurait bondi
de 54% entre 2002 et 2011 et jusqu'à 67 % si on prend en compte les aides de
l'Etat.
Comment la Cour des comptes explique cette hausse ?
Essentiellement par la hausse du chiffre d'affaire du
secteur. Car si la vente de tabac a baissé d'un tiers entre 2002 et
2011, sa valeur a augmenté. le prix moyen du paquet est passé de 3 euros 60 à 6
euros 20 (+ 72 % d'augmentation).
Par ailleurs, il y a de moins en moins de buralistes, ce qui fait grimper le chiffre d'affaires moyen. Les commerces ferment dans
les zones frontalières et rurales. Le Cantal a par exemple perdu un tiers de
ses bureaux de tabac en 10 ans.
Les buralistes
n'ont donc pas perdu mais gagné de l'argent grâce aux augmentations de tabac. D'après l'ancien député Yves Bur, président de l'alliance contre le
tabac, les aides publiques versées depuis dix ans ne sont donc pas justifiées.
Concrètement, les buralistes bénéficient de sept dispositifs d'aides de l'Etat. Pour le patron de la confédération
des buralistes, la Cour des comptes a tort de faire l'amalgame entre toutes ces aides. Pascal Montredon estime qu'elle se trompe également sur les revenus.
D'après un rapport remis en début de semaine à Arnaud
Montebourg; en simplifiant le système d'aides, il y aurait 210 millions d'euros d'économies à
faire pour l'Etat.
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