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Le sens de l'info. Qu’est-ce que la subsidiarité ?

Le philosophe Michel Serres et Michel Polacco parlent aujourd'hui de subsidiarité. Pour Michel Serres, c'est l’éloge des seconds lieux, des vicariants, des remplaçants, des voies multiples pour permettre de naviguer à loisir dans la pensée, pour décider au mieux des actes à entreprendre.

Article rédigé par franceinfo, Michel Polacco - Michel Serres
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La statue du philosophe grec Aristote dans un parc en Grèce dans la région d'Halkidiki. (GETTY IMAGES)

Ce mot que nous entendons essentiellement aujourd’hui lorsque l’on parle du pouvoir des institutions européennes a pourtant une longue histoire. Depuis la pensée de Saint Thomas d’Aquin et même le Pape Léon XIII au XIXe siècle, qui voulait lutter contre les abus sociaux liés à la révolution industrielle.

Subsidiarité, donner en quelque sorte le pouvoir à l’entité juridique qui est la plus proche, de l’opérateur, de la personne ou du groupe concerné. Ne pas déconnecter la prise de position publique de ceux qui doivent la respecter. Ce mot est également employé dans le domaine judiciaire.

Le philosophe grec Aristote à l'origine de cette notion

Dans l’antiquité, le "subsidium" était une méthode d’organisation militaire mais c’est Aristote qui, dans Les Politiques est à l’origine de la notion de subsidiarité. Il décrit une société organique "La Cité" au sein de laquelle s’emboîtent hiérarchiquement des groupes : familles – villages, chacun de ces groupes essayant d’être autosuffisants.

Saint Thomas d’Aquin, qui comprend l’autorité comme un service, une suppléance, un secours, reprendra à son compte ce principe avec une nuance importante : la subsidiarité est au service de la personne.

Dans le droit canon (d'un mot grec qui signifie loi, règle, modèle), ce principe d’aide énonce que c’est une erreur que de laisser faire par un niveau social trop élevé ce qui peut être fait par le niveau social le plus bas, que l’on priverait de tout ce qu’il peut faire.

Le principe de subsidiarité trouve son application au niveau local et au niveau international

Il est à la croisée du développement de la personne, de l’organisation d’une société, de l’intérêt général et des relations entre les États.

Il s’agit de soutien, de renfort, d’aide. Chaque instance d’autorité ne doit pas faire ce qu’une instance inférieure peut faire, mais l’aidera en cas de besoin. Les responsables, quel que soit leur niveau hiérarchique doivent coopérer.

Article de "Vie publique" sur le principe de subsidiarité

Droit constitutionnel

Le principe de subsidiarité dans les opérations de paix

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