Le rendez-vous du médiateur. Le cabinet noir et l’investigation
Cabinet noir, violation du secret de l’instruction, enquêtes sélectives, révélations dangereuses. Les réactions des auditeurs sont nombreuses, avec également un peu de curiosité à propos de l’investigation journalistique.
L'histoire du "cabinet noir", cher à François Fillon, suscite pas mal de fantasmes chez certains auditeurs après la publication du livre Bienvenue Place Beauvau. Jacques Monin, directeur des enquêtes et de l’Investigation à Radio France répond aux questions du médiateur, Bruno Denaes.
Ce genre d'officine existe-t-il ?
Pour notamment manipuler les journalistes et faire sortir des informations ? Un auditeur, Joseph, nous écrit par exemple : "Jamais je n’ai entendu un journaliste s’interroger sur les officines qui distillent les révélations : qui détient ce type d’informations ?".
"Il faut revenir aux faits : François Fillon exhibe un livre et évoque un supposé cabinet qui agit contre lui (mais impossible de le prouver) ... En réalité les gens qui nous informent règlent parfois leurs comptes en public : l'information est-elle vraie ou fausse ? Est-elle d'intérêt public ? Le rôle des journalistes est de la fournir mais également de la vérifier", précise Jacques Monin.
Des révélations qui faussent la campagne ?
Un autre auditeur, Jean-Philippe, s’insurge contre des révélations "pas neutres", dit-il, "qui faussent la campagne électorale et vous y contribuez". N’est-on pas un peu dans la théorie du complot ?
"Dans ce cas on ne fausse pas la campagne mais on l'éclaire avant que les gens votent. Aujourd'hui sur l'affaire Fillon, les faits sont avérés"
Comment les journalistes obtiennent-ils leurs informations ?
Comment les journalistes mènent-ils leurs investigations ?
"Le journaliste par nature préserve ses sources ; il est légitime d’investiguer quand une affaire comme celle de Fillon sort…" (Il est très difficile de travailler quand il y a une enquête préliminaire sur une affaire.)
Ce 25 mars dans "Secrets d’info", Elodie Gueguen a enquêté sur la sécurité dans les aéroports et sur les failles. Des auditeurs, comme Josette, se sont étonnés de certaines informations : "Comment pouvez-vous donner les façons d’agir aux terroristes… Vous leur avez fourni une sorte de mode d’emploi".
Signaler des failles peut donner des idées ?
"Les terroristes n'ont pas besoin de cela ; ils ont parfois une longueur d'avance par rapport à ce qu'on peut imaginer ; en réalité c'est plutôt l'inverse.
Il est légitime d'informer les auditeurs sur le coût engagé dans la sûreté des aéroports".
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