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Va-t-on rouvrir des mines en France ?

Le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg est pour et, la semaine dernière, un permis pour chercher de l'or dans le Maine-et-Loire a été accordé à une entreprise française. Plus d'une dizaine de demandes de permis de recherche de métaux stratégiques comme le cuivre, le zinc, le plomb ont été déposées auprès du gouvernement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La société Variscan Mines pense avoir des
chances de trouver de l'or sur un ancien gisement à St Pierre Montlimart, près
de Cholet. Une bourgade de 3000 habitants plus connue aujourd'hui pour son usine
de chaussures que pour son passé minier. "Ils ont perdu le filon
dans les années 50 mais la formation géologique devrait encore en avoir"
,
explique Michel Bonnemaison, le directeur général de la société.

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autorisée dans le Maine-et-Loire 

Grâce à des techniques de recherche plus modernes, les
géologues pensent pouvoir dire, d'ici cinq ans, s'il y a de l'or et s'il est
rentable de l'exploiter. Mais ce n'est pas le seul métal qui
l'intéresse, Variscan Mines a déposé huit demandes de permis de recherche en
France, dont un pour de l'étain. Un métal stratégique : comme le cuivre, le
zinc, le tungstène.

"Nous avons un bon potentiel minier
en France, si on se donne la peine de chercher. Nous pourrions avoir avec de la
chance des gisements de classe mondiale"
, affirme Patrice Christman du BRGM, le
Bureau de Recherche Géologique et Minière.  

Des métaux très utiles
pour les industries high tech
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Si la France comme l'Europe se penche aujourd'hui sur ce qu'il y a dans
notre sous sol c'est parce que ces métaux sont aujourd'hui très utiles pour les
industries high tech : les moteurs d'éoliennes, des écrans tactiles.
Disprosium, berylium, gernamium : ces noms barbares sont pourtant sont
pourtant présents dans notre quotidien à travers nos portables, nos ampoules
basses consommations. Et ils sont sur des marchés qui progressent entre 5 et
10% chaque année.

Mais, pour un projet de mine qui ouvre, mille permis
ont été déposés. Les géologues ne gagnent pas à tous les coups et les
investisseurs doivent apprendre à attendre plus de dix ans pour en avoir pour
leur argent. L'autre problème réside dans les
inquiétudes des riverains. L'Europe est un jardin à côté des grands espaces
australiens ou d'Amérique du Sud.

Les riverains pas
forcément prêts à une réouverture 
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Pas sûr que tout le monde accepte les poussières, la
circulation inhérente aux activités d'extraction. D'autant que certains ont
encore en mémoire les pollutions laissés par les dernières mines françaises.
L'ancienne mine d'or de Salsigne dans l'Aude a fermé dans les années 90, en
laissant des taux d'arsenic cent fois supérieur aux normes: ce qui lui a valu
le nom de site le plus pollué de France jusqu'au début des années 2000. "Pas
question de laisser les mêmes cochonneries, nous voulons changer l'image de la
mine "
, renchérit Michel Bonnemaison, originaire justement de la région de
Salsigne.

Pour les Amis de la Terre, mieux vaudrait
chercher dans nos "mines urbaines" avant de rouvrir une mine à St
Pierre Montlimart. "Il y a plus d'or dans une tonne de téléphones
portables et d'ordinateurs que dans une tonne de gravas extrait d'une
mine"
, explique Camille Lecompte, des Amis de la Terre.

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