Un nouvel espoir en France pour 25 étudiants syriens
Yara est une jeune
étudiante en médecine de 21 ans. Elle vient de Dara, au sud de la Syrie. Elle
raconte l'impensable : "Il y a une prison dans mon
université ", témoigne-t-elle. Cette jeune fille a vécu les bombardements,
mais pas seulement. Ses amis ont été arrêtés, torturés, car parfois, certains
étudiants sont dénoncés par d'autres jeunes proches du pouvoir de Bachar al-Assad. La menace est permanente.
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En tout, il y a
huit filles comme Yara parmi les 25 étudiants accueillis à Créteil. Cette
université a en effet tenu à permettre à des filles de partir pour continuer
leurs études. Certains viennent directement de Syrie, d'autres étaient déjà
réfugiés dans des pays voisins, comme le Liban, ou l'Egypte, d'autres enfin
sont arrivés en France un peu plus tôt, comme Anas, un jeune réfugié syrien
hébergé par son oncle. Mais il dit n'avoir "pas du tout été aidé par le
gouvernement à son arrivée ".
Participer à la reconstruction
Ces 25 étudiants
ont été choisis par l'université après un appel sur Facebook de l'association Démocratie et entraide en Syrie. 300 étudiants ont répondu, 150
ont réussi à réunir les papiers nécessaires. Les heureux élus bénéficient d'une
bourse de 400 euros par mois du conseil général du Val-de-Marne. Pour Claire
Sottinel, la vice-présidente de l'université, chargée des relations
internationales, l'enjeu est majeur.
L'université a privilégié les jeunes qui étudiaient
déjà une discipline enseignée dans cette université. Le but est également
qu'ils puissent participer un jour à la reconstruction de leur pays.
Des milliers d'étudiants privés de cours
En Syrie, les
universités ont été souvent détruites et certaines ne sont pas accessibles.
Parmi les 400.000 étudiants en Syrie, 150.000 sont aujourd'hui privés de cours. Et
il y a plus difficile encore. Les jeunes qui ont obtenu leur bac dans une zone
libérée ont un bac qui n'a aucune valeur pour l'Etat. C'est le cas de 40.000
bacheliers sur 80.000, ils sont dans une impasse. Samir Aita est économiste et responsable
de l'association Démocratie et entraide en Syrie, il se bat depuis plusieurs
mois pour que ces étudiants puissent arriver en France. Pour lui, "c'est
incroyable que les Syriens n'arrivent plus à s'éduquer eux-mêmes [...] l'idée est donc de sauver ces jeunes qui ont été rayés des
universités ".
Et il espère donc que d'autres départements et d'autres universités
voudront bien investir un peu pour accueillir à leur tour quelques étudiants.
Car, pour le moment, 25 étudiants syriens en France, c'est bien peu par rapport
à l'enjeu.
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