A la recherche du nouveau LéoFerré : c'est un peu l'ambition de ce cursus qui va former des auteurs-compositeurs-interprètes,au tarif de la fac, 300 euros par an, quand les cours privés dispensent l'annéepour un coût allant de 3.000 à 5.000 euros. C'est la première année de cettepremière licence tout à fait inédite en France, mais qui existe dans d'autres grandesuniversités d'Angleterre, d'Australie ou des Etats-Unis. A l'origine de cette formation : un pianiste, Pascal Pistone. prof de fac et unpeu gardien du patrimoine. "Brassens, Brel, Ferré, toutes ces grandeschansons à textes sont de plus en plus méconnues par les jeunes d'aujourd'hui",explique l'enseignant. Alors, "en plus des matières techniques (informatiquemusicale, écriture, arrangements, chant choral, ndlr) nous proposons unensemble de cours qui vont enrichir le bagage culturel des étudiants. C'estimportant pour être un bon auteur-compositeur-interprète d'être cultivé",poursuit Pascal Pistone.Sélectionnés sur leur potentiel créatifAu départ, 80 dossiers. Au final,21 candidats sélectionnés pour les trois années de formation, tous recrutéspour leur potentiel créatif. Certains avaient déjà de bonnes bases musicales, comme Adrien Hauquin : à 21 ans, ceguitariste et violoniste a renoncé à une carrière entamée dans la gendarmeriepour* la chanson. "Auteur-compositeur-interprète de chansons àtextes, à l'ancienne", explique l'ancien gendarme. Des textes "potentiellementengagés, pas trop compatibles" avec l'uniforme. Invité à faire unchoix, "j'ai choisi d'être moi-même, tout simplement",*poursuit Adrien.Les enseignants font le pari qu'àl'issue de leur cursus, ces étudiants trouveront tous des débouchés, commeauteur, compositeur, arrangeur, musicien. Mais surtout, qu'avec ce solidebagage de création musicale et des bases juridiques et institutionnelles, ilsne seront pas les pantins d'un producteur ou d'un agent.Face au public chaque mardiEncore étudiants, et déjà sur scène : ils se produisent en public, chaque semaine, dans un café bordelais.L'occasion de réaliser que pour devenir artiste, il faut travailler dur. "Certainsont été très surpris par le travail que cela nécessite. Une chanson ça se travaille.Et ils ont cette chance de pouvoir, chaque mardi, confronter leurs créations ouleurs reprises à un public", explique la prof de technique vocale,Sarah Bromberg.Des cours, des ateliers d'écriture,de compo, d'arrangements, des cafés-concerts et des masters-class avec desprofessionnels. Car ils ne font pas que revisiter le répertoire des chanteursmorts. Début mars, une journée de travail avec Michel Jonasz, dont certains étudiantsdécouvrent l'existence. Les 1.500 heures de formation et de culture générale neseront peut-être pas de trop !