Opération "reconquête du territoire" à Marseille
Au début de l'opération ce jeudi, les CRS ont bloqué toutes les issues de la cité, pratiquant des contrôles sur tous les
véhicules à l'entrée ou à la sortie du quartier. A l'arrivée de la
police, comme toujours, des objets divers sont tombés des balcons : des
tabourets ou des sièges de moto.
Des maîtres chiens ont
pénétré dans les caves, des groupes de jeunes se sont formés et ont assisté à la
scène de loin. Le préfet de police Jean-Paul Bonnetain, a tenu à pénétrer dans la barre N, celle ou les
trafics sont les plus juteux. Les dealers de la cité y réaliseraient trente mille euros de chiffre
d'affaires par mois. Leurs points de vente ont été démantelés jeudi.
Des habitants "terrés, apeurés"
La plupart des
habitants ne veulent pas répondre aux questions des journalistes. D'autres leur demandent même de s'éloigner car ils craignent d'être pris "pour des balances ". Pour d'autres, ceux qui veulent bien dire quelques mots, ces opérations de police ne servent à rien.
Et puis il y a ceux qui
disent en off, que cette présence policière les rassure, ceux qui craignent par exemple que leurs enfants sombrent dans la délinquance et soient tués un jour dans un règlement de compte. "C'est pour ces gens,
terrés, apeurés... que ces opérations ont lieu ", dit le préfet de police.
Une opération au long cours
Après la phase "répression", la deuxième est plus sociale : recherche de bailleurs, création d'emplois, travail sur le décrochage et l'absentéisme scolaire.
Depuis le début de
l'année, plus d'une tonne de cannabis a été saisie, 20 kg de cocaïne, 40 armes
dont 8 kalachnikov et 460 auteurs de délits ont été arrêtés, 30% d'entre
eux pour détention de stupéfiants. Le combat est loin d'être
gagné, mais la guerre est en cours.
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