Mohamed Merah : retour sur la vie et la mort d’un terroriste
A Toulouse, et plus précisément dans le quartier des Izards où il a grandi. Mohamed Merah est décrit comme un gamin rigolo, courtois. Certains parlent de lui comme d’une mascotte. Il jouait au foot, a un peu pratiqué la boxe. Ceux qui l’ont connu enfant puis adolescent racontent quelqu’un en quête d’affection, qui s’est construit sans père. Un gamin attachant.
Ceux qui ont côtoyé Mohamed Merah ne le connaissaient pas vraiment. Dans son quartier, ils ont l’image de ses vidéos où il accélère et dérape sur un parking puis sort hilare de sa voiture. Derrière ce sourire, cette apparente bonhomie, il y aurait donc un tueur implacable. Un homme qui a décidé d’attaquer les policiers du Raid qui lançaient l’assaut contre son appartement. Déterminé à mourir au combat. Ça n’était jamais arrivé à l’unité d’élite de la police.
Un jeune toulousain, coupable de petits délits et un djihadiste déterminé
Ceux qui l’ont connu n’en reviennent pas. Comme cet homme qui l’a connu jusqu’à ses 18 ans. Il ne veut pas parler au micro mais il raconte un enfant très sportif, volontiers bagarreur. Pas un ange c’est certain mais à des années lumières d’un assassin. Un adolescent qui rêvait d’une vie meilleure, d’une vie ailleurs, il en parlait souvent : changer de cadre. Il a caressé l’espoir d’intégrer l’Armée et même la Légion. Un rêve qui s’est brisé, ce qui l’aurait profondément déçu.
Il était doué comme carrossier "des doigts en or " dit un autre.
L’école n’était pas vraiment sa tasse de thé. Il a été renvoyé plusieurs fois. C’est comme ça qu’il a atterri dans le collège de Jérémy. En classe de 5e, il venait de se faire exclure d’un autre établissement.
L’école, les éducateurs, la famille… Tout le monde l’a laissé dériver vers l’extrémisme. Sans avoir rien vu, sans le moindre doute. Certaines de ses connaissances ne savaient même pas qu’il était réellement croyant.
"Il pouvait cacher des pans entiers de sa vie " constate, amer, son avocat. Qui parle également d’un garçon influençable.
Mais qui continuait à donner le change dans son fief, le quartier des Izards à Toulouse. Loin, très loin de l’Afghanistan, des camps d’entraînement, du Djihad.
Le parcours et la mort de Mohamed Merah, c’est un traumatisme dans son quartier, parmi ses connaissances. Parce que ceux qui l’ont connu ressentent finalement un peu de culpabilité, de ne pas avoir décelé, de n’avoir rien deviné, de n’avoir pu l’aider. Et aussi, une profonde tristesse. L’un des leurs a basculé dans la violence et le terrorisme.
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