Mohamed Merah, le parcours d'un djihadiste français
Mais il est impliqué parfois dans des affaires de violence. Avant ses 18 ans, Mohamed Merah a déjà été condamné à une quinzaine de reprises par le tribunal pour enfants. Son avocat, Christian Etelin, le défend déjà à l'époque.
Pas de signe avant-coureur donc quand Merah est un petit délinquant toulousain. Pas de discours particulièrement vindicatif. Pas d'appartenance connue à une mouvance, encore moins à une organisation. Le procureur de la République de Paris François Molins l'explique hier: le tueur au scooter est selon lui un cas d'"auto-radicalisation salafiste atypique ". Et son parcours initiatique en Afghanistan ne s'est pas très bien passé.
Des parcours comme celui de Mohamed Merah ne sont pas forcément aussi rares que ce qu'en disait le procureur de Paris. Selon des spécialistes de l'islam radical, comme Dominique Thomas, les combattants afghans, les talibans ont l'habitude d'accueillir et de prendre en charge des aspirants au Jihad en apparence assez "amateurs. "
L'expérience afghane de Merah a assez vite tourné court. Il est revenu à Toulouse. Et a repris en apparence une vie normale. Il s'est fondu dans le décor. Même avec son avocat, qui avait eu connaissance de ses voyages, il restait très évasif sur ses convictions.
Hier, Claude Guéant a expliqué qu'il était pourtant "suivi " depuis plusieurs années par la DCRI, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur. Un suivi forcément assez souple, quand un individu réputé isolé ne représente une menace imédiate...
C'est ce qu'explique Eric Denécé, le directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement
Des sources policières précisent que dans ce cas de figure, le "suivi" se limite souvent à des écoutes téléphoniques administratives ou encore à de la surveillance des réseaux informatiques... des dispositifs qui laissent aux terroristes potentiels une certaine marge de manoeuvre...
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