Journée spéciale Tunisie : le berceau du printemps arabe à l'heure salafiste
C'était le dernier point de vente d'alcool légal de la ville.
Il y a 10 jours après plusieurs mois de menaces, l'hôtel Horchani de Sidi
Bouzid a été attaqué par une centaine de militants salafistes. Les assaillants
sont "rentrés dans les chambres de l'hôtel et ont endommagé des meubles et
brisé des bouteilles" , explique le gérant, Mohsen Bouzidi. D'après le ministère de
l'Intérieur, le directeur de l'établissement "n'a pas voulu identifier" les suspects. Aucune arrestation n'a eu lieu pour le moment, mais
la police assure avoir convoqué plusieurs assaillants présumés.
En mai dernier déjà, un groupe de salafistes, sabres et
bâtons à la main, avait menacé les établissements de la ville de représailles
si leurs propriétaires continuaient à proposer de l'alcool aux clients. L'un
des points de vente de la ville avait été incendié. Autre épisode de cette
poussée extrémiste : l'attaque d'un quartier par des centaines de
militants armés. Selon les habitants, ils se seraient vengés de n'avoir pas pu,
sous la pression des riverains, enlever un homme ivre dans la rue.
Des tensions sociales accentuées à Sidi Bouzid par la
pauvreté, le chômage et les coupures d'eau et d'électricité. La ville est
située dans une région marginalisée sous l'ère Ben Ali, et rien ne s'est
réellement amélioré depuis la révolution. Il y a un mois, près de 3.000
personnes ont répondu à un appel de grève générale pour réclamer la chute du
gouvernement dominé par les islamistes modérés.
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