C'était le dernier point de vente d'alcool légal de la ville.Il y a 10 jours après plusieurs mois de menaces, l'hôtel Horchani de SidiBouzid a été attaqué par une centaine de militants salafistes. Les assaillantssont "rentrés dans les chambres de l'hôtel et ont endommagé des meubles etbrisé des bouteilles" , explique le gérant, Mohsen Bouzidi. D'après le ministère del'Intérieur, le directeur de l'établissement "n'a pas voulu identifier" les suspects. Aucune arrestation n'a eu lieu pour le moment, maisla police assure avoir convoqué plusieurs assaillants présumés.En mai dernier déjà, un groupe de salafistes, sabres etbâtons à la main, avait menacé les établissements de la ville de représaillessi leurs propriétaires continuaient à proposer de l'alcool aux clients. L'undes points de vente de la ville avait été incendié. Autre épisode de cettepoussée extrémiste : l'attaque d'un quartier par des centaines demilitants armés. Selon les habitants, ils se seraient vengés de n'avoir pas pu,sous la pression des riverains, enlever un homme ivre dans la rue. Des tensions sociales accentuées à Sidi Bouzid par lapauvreté, le chômage et les coupures d'eau et d'électricité. La ville estsituée dans une région marginalisée sous l'ère Ben Ali, et rien ne s'estréellement amélioré depuis la révolution. Il y a un mois, près de 3.000personnes ont répondu à un appel de grève générale pour réclamer la chute dugouvernement dominé par les islamistes modérés.