Et si la chaleur des centrales nucléaires pouvait chauffer des villes ?
Nos centrales produisent deux tiers de chaleur et un tiers d'électricité. Le CEA estime que l'on pourrait mieux exploiter cette énergie perdue. A part pour chauffer quelques serres avec des crocodiles ou des plantes exotiques, parfois une piscine, une maison de retraite ou une école installée à proximité des centrales nucléaires, la vapeur chaude est relâchée dans l'air.
Elle n'est pas réellement exploitée. "Dans tout cycle de production d'énergie, il y a des pertes. C'est comme le moteur de votre voiture, il chauffe mais tout n'est pas utilisé pour faire avancer le véhicule ", explique Mickael Gevrey, directeur adjoint de la centrale de Civaux.
"La moitié des besoins de chauffage "
Mais le CEA voit plus grand. Cette vapeur qui chauffe la piscine de Civaux n'est qu'à 45°C. Pour alimenter un réseau de chaleur d'une ville, la vapeur doit atteindre plutôt 120°C. Il faudrait des échangeurs de chaleur plus performants au sein des centrales, et équiper les villes à proximité de réseaux de chaleur.
"On pourrait chauffer plus de la moitié des besoins des Français ", affirme Henri Safa à l'origine d'une étude sur la co-génération des centrales. Lyon et Bordeaux pourraient des cas intéressants puisque les deux villes sont situées à proximité de centrales, et possèdent des canalisations de chauffage urbain.
La priorité, c'est l'électricité
"Si l'on changeait nos systèmes de chauffage dans nos maisons pour moins de convecteurs électriques et plus de chauffage urbain, on pourrait faire baisser la consommation d'électricité ", explique Henri Safa, de la direction à l'énergie nucléaire au CEA.
Pour EDF, la priorité est de produire de l'électricité. D'où viendra l'énergie pour pousser l'eau chaude dans les réseaux de chaleur ? Mais le sujet semble séduisant surtout au moment où les factures des Français s'envolent.
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