Quarante heures demaths de perdues depuis le début de l'année en 6e et en 5e ! Certains parentsd'élèves du collège Maurice-Genevoix de Montrouge (Hauts-de-Seine), sontexaspérés. Le professeur de maths de leurs enfants est enfin remplacé, mais ilne l'a jamais été depuis début janvier. "Ils n'ont étudié que quatrechapitres sur neuf", confie Catherine Chauvin, maman d'une élève de 5e,Alors elle a recruté un étudiant pour donner des cours de soutien à troisélèves de la classe, tandis que Pierre Galy, un autre parent d'élève, n'a pashésité à faire appel à un organisme de cours privé. "Avant-hier, j'aifait un chèque de 600 euros pour que ma fille puisse rattraper tout le retard accumulé.On met en place un enseignement à plusieurs vitesses", regrette-t-il.Un exemple loind'être isoléToutes lesacadémies sont concernées par ces difficultés de remplacement, même si larégion parisienne et l'académie de Lille semblent plus touchées. Hier, à Paris,des parents occupaient une école du XVIIIe arrondissement car des élèves dematernelle sont privés de maîtresse depuis un mois. A Asnières (Hauts-de-Seine),c'est le maire qui est venu faire cours à une classe de CP. Mais il est très difficile d'avoir des chiffres précis. Le ministère estime que97% des absences étaient remplacées dans les collèges et lycées en 2011, Pourla FCPE, principale fédération de parents d'élèves, c'est "un mensonge".Jean-Jacques Hazan en veut pour preuve le rapport Dellacasagrande remis auministère en janvier 2010. "Selon ce rapport, moins de la moitié desabsences de courte durée étaient remplacées en 2009. Comment passe-t-on à 97%,j'aimerais bien savoir", se demande-t-il.Crise de vocationsCe sont d'abord lessuppressions de postes qui expliquent ces difficultés : en 2006, selon lessyndicats, il y avait près de 30.000 enseignants remplaçants. Ils ne sont plus que15.000 aujourd'hui. Et parmi eux, 7.500 sont affectés depuis la rentrée sur despostes permanents. Il n'y a donc que 7.500 profs réellement disponibles pourdes remplacements.Par ailleurs,l'Education nationale n'attire plus. Depuis 2007, tous les postes offerts auconcours ne sont pas pourvus, faute de candidats. "L'an dernier, on aeu 376 postes non pourvus en mathématiques", constate FrédériqueRolet, co-secrétaire générale du Snes. Et les perspectives ne sont pas meilleures pour la prochaine rentrée. Enlettres classiques par exemple, le ministère offre 170 postes au Capes, mais iln'y a que 92 étudiants admissibles. En maths, il y a seulement 1.200 candidatsadmissibles pour 950 postes. Or les jurys ne veulent pas revoir leursexigences. Les collèges et les lycées vont donc encore manquer de profs demaths à la rentrée.Le Snes interpelleles candidats à la présidentielle et demande d'urgence que les futursenseignants soient mieux formés et un minimum rémunérés pendant leurs deuxannées de master. Il demande une remise à plat de la réforme de la formationdes enseignants. Une réforme que la Cour des comptes a épinglée la semainedernière.