Cette classe moyenne qui trinque à cause des loyers chers
Jeanne a 40 ans. Elle a deux téléphones portables à la
main. Elle est directrice de crèche et en souriant elle dit qu’elle vit dans un
bocal. Ce bocal, c’est sa chambre. Elle a dû installer une cloison en bois dans un coin du salon parce que, depuis quatre ans, elle vit avec
ses deux filles, séparée de son mari, dans 50 m². Elle a mis un an à trouver
l’appartement.
D’après un rapport du 8 décembre 2011 du Conseil économique,
social et environnemental régional d’Ile-de-France, 453.900 ménages sont pris
dans la galère du logement. Salaires trop élevés pour avoir un logement
social, trop bas pour se payer une vraie
surface dans le privé.
Sylvie gagne autour de 2.800 euros net dans un groupe de
médias. Elle aussi s’est séparée. Mais elle a du mal à se résoudre à vivre dans
un studio ou un F2 avec son fils. Elle est donc toujours dans l’ancien
appartement familial. Soutenue
financement par son ex, consciente qu’en acceptant les règles du marché, elle va considérablement régresser.
Le logement à Paris et en proche banlieue fragilise les
classes moyennes. Dans les annonces, un 60 m² vaut autour de 1.500 euros. Un 40 m²,
900 euros. D’après le ministère du Logement, les prix sont deux fois plus élevés
ici que dans le reste de la France.
Pour avoir plus de surface sans se ruiner, Nathalie,
enseignante, afait le choix à 40 ans de se mettre en colocation. Elle est avec
une amie. Elle s’est un peu éloignée de Montreuil où elle travaille.
Les classes moyennes ont du mal aussi à acheter. Les prix ont été multipliés par deux, parfois plus en 10 ans. Même ceux qui ont acheté
avant la flambée peuvent être en difficulté. Laurence est obligée de quitter son
appartement pendant les vacances pour payer les charges de son 55 m².
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.