Ce n’est pas la première fois que le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme se manifeste. Le mois dernier, il avait demandé l’interdiction d’une vente d’objets ayant appartenu à Hitler et à Goering ; elle a finalement été annulée par ses organisateurs. Outre l’édition originale de Mein Kampf , un autre objet a été retiré de le vente de la collection de Philippe Zoummeroff : un recueil sur un criminel, relié avec des morceaux de peau tatoués. Il tombait lui sous le coup de la loi qui interdit le commerce des restes humains sous quelque forme que ce soit. En fait, en y regardant de plus près, de nombreuses pièces de cette collection peuvent choquer : on y trouve par exemple une édition originale d’un pamphlet antisémite notoire, La France juive , ou encore un album de photos sur les supplices chinois pratiqués à Pékin au début du XXe siècle, à déconseiller aux âmes sensibles. (Le lot 229, des revues antisémites et collaborationnistes © Pierre Bergé et associés) Possible d'interdire ? En dehors des restes humains, rien aujourd’hui n’est interdit à la vente. En ce qui concerne les objets liés au nazisme, seule leur exposition publique est prohibée. D’ailleurs vous trouvez en vente libre en librairie des exemplaires de Mein Kampf . Depuis 2007, le sénateur Jacques Legendre a dans ses cartons une proposition de loi visant à interdire la vente d’objets liés au nazisme, mais à ce jour, elle n’a pas été examinée. Aujourd'hui, certains appellent à une clarification des règles quand le syndicat des maisons de ventes volontaires, qui regroupe 150 à 200 professionnels, rejette toute idée de nouvelle réglementation. Ce que redoutent évidemment les professionnels, c’est que les ventes se fassent sans eux : sous le manteau, sur internet ou à l’étranger. De l’autre côté de la frontière en Allemagne, certaines sociétés d’enchères organisent plusieurs fois par an, en toute transparence, des ventes d’objets liés à la période nazie. (Le livre de Rambert, avec un morceau de peau humaine © Pierre Bergé et associés)