Big Brother en entreprise
L'affaire remonte au début de l'année 2010, le magasin sort d'un conflit social assez dur, notamment avec Force ouvrière. La direction fait alors appel à une entreprise qui va faire embaucher deux "taupes". De faux salariés, chargés de suivre à la trace l'un des meneurs du mouvement, ou en tout cas le plus virulent : Adel Amara. Il y a deux semaines, il a appris qu'il avait été espionné, et il revoit le film de cette année différemment.
Une pratique "en plein boom"
Pratique légale, illégale ? C'est encore un peu flou. Il y a peut-être un délit d'entrave au droit syndical mais, comme c'est une première, il n'existe aucune jurisprudence en la matière. Est-ce répandu ? Bien entendu, les entreprises ne le crient pas sur tous les toits, mais un livre vient de sortir, dans lequel deux journalistes évoquent la question. Ils ont notamment recueilli le témoignage d'un ancien salarié d'une entreprise de sécurité, qui parle d'une activité "en plein boom", qui a développé une mécanique bien huilé.
Autre technique, là encore chez Ikéa, celle qui consiste à accéder à des données confidentielles, celles de la police par exemple. La pratique ne date pas d'hier selon des salariés de l'entreprise. L'enquête actuellement ouverte à Versaille devra déterminer comment la société a eu accès à ces fichiers. Dans un communiqué, Ikéa affirme condamner toute cette affaire, et évoque "une nouvelle charte éthique". Trois hauts cadres de l'entreprise ont aussi été mis à pied.
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