A l'époque,le Liban est en pleine guerre civile et les Nations unies ont mis en place uneforce de maintien de la paix, la Force Multinationale de sécurité à Beyrouth. Ellecomprend des soldats britanniques, italiens, américains et surtout français,puisqu'ils sont 2 000 dans le pays. Ils doivent aider l'armée libanaise àrestaurer l'autorité de son gouvernement.Les Françaissont notamment installés dans un immeuble de 8 étages de la banlieue sud deBeyrouth, qui a été baptisé "le poste Drakkar", et le matin du 23octobre, il y a d'abord une énorme explosion à l'aéroport qui tue 241 soldatsaméricains. Quelques minutes après, une autre explosion touche cette fois lebâtiment des Français qui s'effondre complètement. 15 d'entre eux sortiront desdécombres blessés mais vivants. Ils sont regroupés dans une associationprésidée par le major Omer Marie-Magdeleine, adjudant-chef à l'époque. Il avait38 ans. Et après l'attentat, il a subi 22 opérations, pendant 4 ans. Aujourd'hui,Omer touche une pension d'invalidité à 100% de 1 500 euros par mois, il estretraité de l'armée depuis 99 mais dirige l'association des rescapés du Drakkar.Et il pense aux appelés du contingent qui se trouvaient eux aussi sur place àl'époque. Des jeunes gens qui faisaient leur service militaire d'un an et quise sont retrouvés aux premières loges sans que l'armée ne s'occupe vraiment d'euxsur le plan psychologique.Il faut direque la notion de choc post-traumatique n'existait quasiment pas dans l'arméefrançaise en 1983. Et du coup ce qui reste le plus efficace d'après les rescapés, ce sont lesliens qu'ils ont conservés.Ils seronttous ou presque demain au 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes de Pamiers,avec les ministres de la Défense et des Anciens combattants. Mais ils seretrouvent surtout tous les ans sur une des 58 tombes de leurs camarades tuésce 23 octobre 83 dans l'attentat du Drakkar.