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Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy devant la justice

Nicolas Sarkozy est attendu aujourd'hui Ă  Bordeaux dans le bureau du juge Jean-Michel Gentil, qui enquĂȘte sur l'affaire Bettencourt. L'ancien prĂ©sident de la RĂ©publique est dĂ©sormais directement soupçonnĂ© d'avoir fait financer illĂ©galement sa campagne de 2007. Il risque d'ĂȘtre mis en examen Ă  l'issue de son audition par le magistrat bordelais.
Article rédigé par franceinfo
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Franceinfo (Franceinfo)

Deux grands volets, dans cette
affaire complexe, intéressent le juge à propos de Nicolas Sarkozy.

D'abord, des mouvements de fonds
suspects en 2007 Ă  partir des comptes de Liliane Bettencourt. Plusieurs
éléments laissent à penser que ces sommes parfois considérables ont pu servir à
la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

Ensuite, les contacts trÚs fréquents
entre celui qui Ă©tait devenu chef de l'Etat et le procureur de Nanterre
Philippe Courroye. Avant d'ĂȘtre dessaisi du dossier, le magistrat n'avait pas
montré une volonté démesurée d'aboutir. Son successeur Jean-Michel Gentil se
demande s'il n'y a pas eu collusion entre Mrs Sarkozy et Courroye pour
"Ă©touffer " l'affaire.

Sur le volet financier d'abord,
voici ce que déclarait Nicolas Sarkozy en avril dernier sur Canal+, dans la
derniĂšre ligne droite de sa campagne 2012: "Comme toujours avant la
présidentielle, y a un certain nombre de boules puantes
."

Et pourtant, le juge Gentil
s'interroge sur la destination de plusieurs retraits d'argent provenant des
comptes suisses de Mme Bettencourt. Des retraits généralement ordonnés par le
gestionnaire de fortune de la milliardaire, Patrice de Maistre.

Deux de ces mouvements, portant Ă 
chaque fois sur 400.000 euros, intéressent tout particuliÚrement le magistrat.
La premiÚre fois, en février 2007, De Maistre avait rendez-vous juste aprÚs
avec Eric Woerth, le trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy.

Un peu plus tĂŽt, Patrice de Maistre,
toujours, aurait demandé à la comptable des Bettencourt, Claire Thibout, de
retirer 150.000 euros en liquide pour les remettre Ă  Eric Woerth.

Mais ce n'est pas tout : d'autres
protagonistes du dossier affirment que Nicolas Sarkozy aurait pu se rendre en
personne au domicile des Bettencourt pour y retirer des enveloppes. Des
accusations que l'intéressé balayait sÚchement en juillet 2010.

Nicolas Sarkozy a donc toujours
traité par le mépris l'ensemble de ces accusations. Et pourtant, selon l'avocat
de la comptable Claire Thibout et du majordome des Bettencourt, Maitre Antoine
Gillot, tous les éléments mis en relation constituent un ensemble trÚs
troublant.

"Outre les déclarations de
Claire Thibout, sur lesquelles elle n'a jamais varié, son témoignage est
corroboré par de nombreux témoignages d'autres membres du personnel, mais aussi
par les actes d'instruction du juge Gentil." (Me Antoine Gillot)

Enfin, le magistrat va donc chercher
Ă  savoir si Nicolas Sarkozy et Philippe Courroye ont agi de concert pour tenter
d'étouffer l'affaire. Il a fait saisir les agendas de l'ancien président l'été
dernier.

Ces documents paraissent prouver que
les deux hommes se sont vus au moins huit fois entre 2008 et 2011. Cela fait
beaucoup mĂȘme pour deux personnalitĂ©s rĂ©putĂ©es proches. Et cela pourrait
expliquer pourquoi le procureur semblait tout faire pour que l'enquĂȘte
n'aboutisse pas.

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