Le mot de l'éco. Vers une remontée des taux d'intérêt
Toujours très bas, les taux risquent de remonter dans les semaines qui viennent. En raison d'un contexte de grande incertitude économique et surtout politique.
L’élection de Donald Trump n’a provoqué qu’une brève secousse sur les marchés boursiers. Mais l’arrivée du républicain à la Maison Blanche alimente l’incertitude sur les orientations économiques des Etats-Unis.
Une incertitude politique qui a inquiété aussi la Banque Centrale Européenne. Dans son dernier rapport, elle évoque un "risque de correction des marchés", et pas seulement à cause de l’élection de Donald Trump. La BCE pointe aussi des risques spécifiques à l’Europe : les conséquences, toujours incertaines du Brexit, l’élection présidentielle en France, et à plus court terme, le référendum du 4 décembre prochain en Italie.
La conséquence, c’est que depuis le 8 novembre les OAT, les emprunts d'état à 10 ans ont considérablement grimpé. Pour la France, ce taux a plus que doublé en quelques semaines, il est passé de 0,3 % à près de 0,8 %. Or pour les banques, ce taux détermine celui des crédits aux entreprises, comme aux particuliers, à commencer par les prêts immobiliers.
Un mouvement qui risque de s’amplifier
Beaucoup d'économistes le pensent. La question est de savoir si cette hausse se fera de façon lente et régulière ou au contraire par à-coups. Le patron d'une grande banque française explique que son plan stratégique à moyen terme est basé sur l’hypothèse d'une remontée en pente douce des taux d'intérêts.
Ce qui est certain, c'est qu'en ce moment tous les regards sont braqués vers la FED, la réserve fédérale américaine. Elle a laissé entendre qu’elle pourrait relever ses taux directeurs, lors de la prochaine réunion de politique monétaire à la mi-décembre. Une décision qui viendrait alors alimenter le mouvement à la hausse, déjà enclenché.
Vers une hausse des taux des crédits immobiliers
Le taux d’intérêt, c'est le prix de l’argent, donc s'ils remontent, cela complique l’équation budgétaire des états, dont la France : le financement sur les marchés coûte plus cher, la dette aussi.
Pour les particuliers, cela veut dire des crédits immobiliers moins avantageux. Mais là, les avis des professionnels divergent. Certains anticipent une très légère hausse d'ici la fin de l’année : de 0,1 à 0, 2%.
D'autres tablent sur une augmentation plus nette de 0,5 point. Cela ferait passer le taux moyen d'un emprunt à 20 ans, d'1,5% à 2%.
Pour un ménage avec un prêt de 200 000 euros, ce serait 50 euros de plus à rembourser par mois.
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