Le mot de l'éco. SNCF : trois millions de voyageurs pour les vacances et un chèque de quatre milliards de l'État
750 000 voyageurs sont attendus dans les gares d'ici à la fin du weekend. Une affluence qui s'élèvera à trois millions de voyageurs pour les vacances de Noël. L'État vient de porter secours à la SNCF, en lui signant un chèque de quatre milliards d'euros
750 000 voyageurs sont donc attendus dans les gares, d'ici la fin du week-end, trois millions sur l'ensemble des vacances de Noël. Une affluence qui ne suffira pas à compenser la chute de la fréquentation et du chiffre d'affaires de l'entreprise cette année.
La SNCF vient de recevoir quatre milliards d'euros de la part de l'État
Il s'agit précisément d'une recapitalisation de l'entreprise, qui est 100% publique, à hauteur en effet de quatre milliards. De l'argent frais destiné à maintenir les investissements pour rénover le réseau ferroviaire qui en a grandement besoin. Mais ce geste ne suffira pas à compenser toutes les pertes enregistrées par la SNCF, sans doute cinq milliards de manque à gagner, en terme de ventes de billets de TGV cette année, et sans doute encore une somme conséquente au 1er semestre 2021, au vu des perspectives de fréquentation, en net recul.
Et la SNCF se retrouve du coup obligée de céder notamment une filiale de location de locomotives pour rentrer du cash : la vente de "bijoux de famille" dénoncent les syndicats. Sans compter des suppressions de poste à venir, plus nombreuses que les années précédentes, via des non-remplacements à la retraite et des congés de fin de carrière. De quoi tendre de nouveau le climat social au sein de l'entreprise, au moment même où elle doit théoriquement s'apprêter à affronter l'ouverture à la concurrence.
L'ouverture à la concurrence sur les TGV
Cette concurrence théorique sur les TGV à partir du 1er janvier prochain, quand va-t-elle devenir concrètement réalité ? Pas le 1er janvier, c'est une certitude, et probablement pas, au mieux, avant l'été 2021. Les opérateurs étrangers intéressés par le marché des TGV sont en effet dans des situations financières souvent assez comparables à celle de la SNCF et donc beaucoup plus prudents.
D'autant que se lancer en France représente un coût important, sans garantie de retour sur investissement, à cause de la crise sanitaire et de la forte baisse de la clientèle professionnelle – les voyageurs d'affaires qui représentaient habituellement les deux tiers de la fréquentation des TGV, les jours de semaine.
Bref, il semble urgent d'attendre, même pour Thello, la filiale de Trenitalia, qui souhaite à terme exploiter au moins deux allers-retours quotidiens entre Paris et Lyon, la ligne a priori la plus rentable du réseau.
Pour les trains régionaux, ouverture à la concurrence à horizon 2026
La SNCF a-t-elle finalement plus à perdre dans l'ouverture à la concurrence, plus lointaine, des trains régionaux ? Cela semble l'avis en tout cas de nombreux experts du ferroviaire comme des syndicats de cheminots, car ces trains sont subventionnés par les régions, quel que soit leur niveau de fréquentation. Et là, le calendrier se rapproche.
L'Île de France, qui représente à elle seule 70% des voyageurs quotidiens de la SNCF – donc un marché colossal – a ainsi acté, il y a quelques jours, la mise en concurrence de deux premières lignes de Transilien, effective à horizon 2026. Une future bataille, probablement capitale pour la SNCF.
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