Le mot de l'éco. Salaires : une hausse minimum en 2021
Peut-être vous demandez-vous si vous allez être augmenté l'an prochain ? À priori, pas de beaucoup.
Plusieurs études récentes le montrent, les salaires ne vont pas beaucoup augmenter en 2021, à commencer par celle du cabinet Deloitte. Selon cette étude, la hausse du budget prévu par les entreprises pour les augmentations salariales l'an prochain est inférieure à 2%, ce qui n'est pas arrivé depuis une petite dizaine d'années, en gros, depuis la dernière crise financière.
Des variations selon les secteurs
Les cadres devraient ainsi en moyenne être augmentés de 1,7% en 2021, les non-cadres c'est-à-dire les ouvriers, les employés, les techniciens et les agents de maîtrise, de seulement 1,5% en 2021. À noter des variations selon les secteurs, en fonction notamment de la violence avec laquelle ces secteurs ont été impactés par le coronavirus Covid-19.
Ainsi, l'industrie de la santé ou encore la banque et l'assurance vont encore proposer des augmentations généreuses, quand les salariés du BPT, des médias et des télécoms auront des hausses de salaires qui compenseront tout juste celle des prix. Et puis, ne pas oublier que pour certains cadres, une part non négligeable de la rémunération est variable : intéressement aux résultats de l'entreprise, participation.
La rémunération de cadres de secteurs qui se prennent la crise de plein fouet - à commencer par l'aéronautique - va ainsi subir des baisses sévères l'an prochain. Les progressions en interne comme les mobilités vont aussi être moins rapides, moins fréquentes, note pour sa part l'association pour l'emploi des cadres. L'APEC anticipe ainsi des trajectoires de carrière freinées par la crise.
Une stagnation des salaires qui risque de freiner la reprise
Avec un tour de vis sur leurs salaires, les ménages ne vont pas forcément puiser dans ce fameux bas de laine constitué pendant le confinement pour se mettre à dépenser. 85 milliards d'euros d'épargne ont déjà été constitués, l’épargne des ménages devrait atteindre 100 milliards d'ici la fin de l'année, selon les prévisions. Avec la peur du chômage et l'atmosphère pour le moins incertaine, les Français vont assurer leurs arrières, ce qui risque de freiner la reprise économique.
Et pourtant avec la fermeture des frontières, l'absence de touristes étrangers encore pour longtemps, l'exécutif compte beaucoup sur les ménages pour consommer, sur la demande intérieure pour remettre en marche la machine. Avec une reprise espérée pour mi-2021, voire plus tôt ? Cela dépendra, entre autres, de la confiance des ménages.
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