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Le mot de l'éco. Retraite : les femmes très désavantagées par rapport aux hommes, l'exécutif promet équité et justice sociale

Le mot de l'éco aujourd'hui, c'est le mot femme. Des femmes qui comme pour les salaires, subissent des écarts de rémunération souvent très importants par rapport aux hommes dans les pensions de retraite. 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les femmes sont très pénalisées aussi dans les pensions de retraite. Des écarts parfois considérables. (Photo d'illustration)
 (MAXPPP)

Le mot de l'éco est aujourd'hui le mot femme, comme la moitié de la population. Celle précisément qui est toujours citée en exemple par le gouvernement comme la grande gagnante de la réforme des retraites que prépare en ce moment l’exécutif. L’exemple même, selon le gouvernement, de ce que cette réforme va contenir en termes d’équité et de justice sociale.  

franceinfo : Pourquoi cette réforme va-t-elle rétablir l'équilibre entre hommes et femmes en matière de retraite ? 

Isabelle Raymond : Parce que la pension des femmes est inférieure à celle des hommes, et de beaucoup. Le COR, le conseil d’orientation des retraites organisait en début de semaine un colloque sur le sujet ; et les chiffres compilés à cette occasion illustrent à eux seuls l’ampleur du problème.  

Une retraitée touche en moyenne une pension de 1251 euros bruts par mois. Quand un retraité lui reçoit 1647 euros mensuels. C’est un tiers de plus. Et encore, la pension de reversion atténue cet écart ; il serait encore plus important sans ce mécanisme en faveur des veufs et surtout donc, de fait, des veuves.  

Comment s’expliquent ces écarts de pensions de retraite entre les hommes et les femmes ?  

Ils ne sont que le prolongement et le reflet des écarts de rémunération entre les sexes. Avec plusieurs facteurs archi-connus à prendre en compte. Le travail à temps partiel, les inégalités salariales, les carrières hachées, la maternité qui a une incidence non négligeable sur le taux d’activité. Les femmes gagnent encore aujourd’hui 1/5e de moins que les hommes. Avec une chute du salaire pendant au moins 10 ans après la naissance de leur premier enfant. Quasiment un tiers d’entre elles travaillent à temps partiel, un taux qui ne diminue pas.  

Alors oui, les inégalités se résorbent mais lentement, et certainement pas au même rythme que le niveau de diplôme des femmes, qui lui dépasse désormais allègrement celui des hommes. Et pourtant, les Françaises ne sont pas les plus mal loties d’Europe, loin sans faut. Seuls les pays scandinaves affichent de meilleurs indicateurs.

En quoi la future réforme va-t-elle améliorer le sort des futures retraitées ? 

Alors le principal argument de l’exécutif porte sur la bonification de la pension par enfant. Aujourd’hui elle est de 10% mais à partir seulement du 3e enfant. Demain, avec la réforme, cette bonification sera de 5% par enfant dès le 1e enfant. À se partager si l’on veut entre les deux parents, 2,5% par parent et par enfant. Mais qui dit que ce futur système réduira les inégalités actuelles ? Absolument rien pour l’instant. Au gouvernement de mettre en place des garde-fous.    

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