Le mot de l'éco. Qui seraient les perdants de la réforme des retraites ?
La réforme des retraites, c'est le dossier social et politique le plus complexe de cette rentrée pour le gouvernement. Les explications d'Isabelle Chaillou.
La réforme des retraires, qui doit notamment permettre de créer un système universel à points et de supprimer les régimes spéciaux, c'est le dossier social et politique le plus complexe de cette rentrée pour le gouvernement d'Édouard Philippe.
Le gouvernement entend désormais se donner du temps, pour une concertation avec les Français, mais aussi pour de nouvelles discussions avec les partenaires sociaux. Et ceux qui risquent de faire les frais de la réforme commencent à se faire entendre.
Depuis la publication en juillet des propositions de Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire à la réforme des retraites, certaines professions mesurent ce qu’elles pourraient perdre avec la réforme, elles mesurent en effet qu’elles risquent de faire les frais de la réforme.
Les professions qui feraient les frais de cette réforme
Les enseignants
Aujourd'hui pour tous les fonctionnaires, le montant de la retraite est calculé à partir des 6 derniers mois de carrière, alors que pour les salariés du privé, c'est sur les 25 meilleures années. Dans le futur système, la même règle s’appliquera à tout le monde, public et privé : un calcul sur l’intégralité de la carrière. Mais, en contrepartie, pour les agents de la fonction publique, les primes (exclues aujourd’hui) seront prises en compte. Le problème c’est que les enseignants ont très peu de primes, d'où le risque de voir leur retraite sérieusement rabotée.
Les régimes spéciaux et les infirmières
La réforme prévoit aussi la disparition des régimes spéciaux (RATP, SNCF, EDF....), même si la mise en œuvre sera très progressive. Le régime universel va également signifier la fin des départs anticipés dans la fonction publique. Ne pourraient partir plus tôt que les militaires, pompiers, policiers et surveillants de prison. Ce qui pose la question du sort réservé aux infirmières et aides-soignant(e)s qui perdraient la possibilité de prendre leurs retraites à 57 ans.
Les professions libérales
La problématique est un peu différente : en unifiant les règles, le futur système va faire augmenter leurs cotisations. Ces cotisations devraient même doubler pour les avocats notamment. Avocats qui sont d'ailleurs appelés à se mobiliser pour une journée d'action avec d'autres professions libérales, le 16 septembre.
Pas d’arbitrage définitif
Rien n’est encore arbitré, répète en effet le gouvernement. Le chef de l’état a lui-même dit qu'il faudrait justement prendre le temps de la discussion avec les infirmiers et les enseignants notamment. Un point a d'ores et déjà un peu évolué : celui de l’âge pivot (l’âge légal reste à 62 ans mais avec une décote et l’âge du taux plein est fixé à 64 ans). Emmanuel Macron a dit préférer trouver un accord "sur la durée de cotisation".
En relançant des concertations avec les Français, des discussions avec les partenaires sociaux, le gouvernement se donne du temps. Il sait que plus la réforme avancera, plus elle deviendra concrète et précise, plus les Français verront ce qu'ils ont à y gagner ou à y perdre.
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