Le mot de l'éco. Que faire de la cagnotte fiscale ?
La cagnotte fiscale, c’est le surplus de recettes fiscales engrangées par l'État. Que faire de cette cagnotte ? Le ministre de l'Économie a déjà la réponse.
Avec le retour de la croissance, les impôts rapportent plus que prévu. Près de 5 milliards de gain en 2017, et cela devrait être à peu près autant cette année. La cagnotte de l'État déborde...
Certains parlementaires de la majorité, dont Joël Giraud, le rapporteur du Budget à l’Assemblée nationale, plaident pour la redistribution d’une partie de la "bonne fortune" de l’État. Notamment auprès des EPHAD, ces maisons de retraites médicalisées, alors qu'une nouvelle journée d'action du secteur est prévue jeudi prochain. La réponse du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a été quasi immédiate et sous forme de fin de non-recevoir : "La bonne piste, c'est de continuer à réduire la dette et les déficits". Pour l'instant, le gouvernement s'en tient donc à cette ligne : la priorité ce n’est pas la dépense mais l’assainissement des finances publiques.
Pas de nouveaux gestes pour le pouvoir d’achat
Un message assumé par le gouvernement. Il y a quelques mois pourtant, au moment de la présentation du budget 2018, l'exécutif ne cessait de mettre en avant ses mesures pour le pouvoir d'achat. Bercy s'était même fendu d'un petit livret, puis d'un simulateur en ligne pour savoir quel gain attendre, de la suppression des cotisations salariales et de la disparition annoncée de la taxe d'habitation pour 80% des ménages.
Sauf que les Français perçoivent peu l'impact de ces mesures. La suppression des cotisations se fait en deux temps et la prochaine étape n’aura lieu qu’à l’automne. Quant à l'exonération de la taxe d'habitation, elle est échelonnée sur trois ans. Mais la CSG, elle, a bien augmenté en janvier. Les retraités en font les frais. Et ils le font savoir. Ils sont d'ailleurs appelés à manifester jeudi prochain.
Redistribution des fruits de la croissance
Les mesures fiscales déjà entrées en vigueur, à commencer par la réforme de l’ISF, profitent, de fait, aux Français les plus fortunés. La question sous-jacente, c'est celle de la redistribution des fruits de la croissance, au moment où l’économie repart. Mais "avant de redistribuer de la richesse, insiste un ministre, il faut en créer", et il ajoute que "sur le pouvoir d'achat, il faut surtout en revenir au discours sur le travail".
Cette question du partage des fruits de la croissance ne se pose pas qu'au niveau de l’État mais aussi au niveau des entreprises. D'Air France à Vinci en passant par les constructeurs automobiles, les revendications pour des hausses de salaires s'y font de plus en plus pressantes.
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