Le mot de l'éco. Presstalis en crise
Le principal distributeur de presse, Presstalis est en grande difficulté, au bord de la cessation de paiement. C'est tout le modèle de distribution de la presse qui est en crise.
Presstalis, c'est le pilier de la distribution de la presse en France. C'est lui qui distribue les quotidiens nationaux et les trois-quarts des magazines chez plus de 23.000 marchands de journaux.
Mais Presstalis va mal. Un trou de trésorie de 37 millions en 2017. Et ce n’est pas la première fois que le groupe est en difficulté, déjà en 2012, un premier plan de restructuration avait supprimé 1.500 emplois soit près de la moitié des postes.Nouveau séisme la semaine dernière, la direction a annoncé un nouveau plan social qui pourrait se traduire par la disparition de près d'un quart des effectifs.
Un modèle hérité de l’après-guerre
Presstalis, comme son concurrent les Messageries Lyonnaises de Presse, sont confrontés à la baisse des ventes de journaux au numéro, on lit de plus en plus sur les supports numériques. Et l’autre paramètre, c'est la fermeture des points de vente près d'un millier de marchands de journaux disparaissent tous les ans.
En fait c'est tout le modèle de distribution de la presse qui est remis en question, par ces nouveaux usages. Le modèle de diffusion de la presse est assez complexe : il y a les éditeurs des journaux, les distributeurs comme Presstalis, les dépôts et en bout de chaîne, les points de vente. Ce système est régi par une loi qui date de l'après-guerre : la loi Bichet de 1947 qui visait à faire en sorte, que partout en France, on puisse avoir accès aux mêmes journaux, aux mêmes publications.
Un système que le gouvernement veut remettre à plat
En pratique, le distributeur Presstalis est en fait administré par 2 coopératives d'éditeurs. Les éditeurs sont donc à la fois les actionnaires et les clients de celui qui distribue leur publication. Dans ce système, ce sont en fait les éditeurs qui fixent les règles, les quantités mises en vente chez les marchands de journaux qui ont très peu de marge de manœuvre sur les titres qu'ils proposent. Par exemple, les kiosquiers sont facturés, non pas sur les ventes réalisées mais sur les titres qui sont mis en rayon.
Tout le monde est d'accord, le système est trop complexe, trop rigide, plus adapté aux réalités du marché, voire carrément archaïque La ministre de la culture a donc lancé une consultation et espère une nouvelle loi, avec de nouvelles modalités avant la fin de l' été.
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