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Le mot de l'éco. Le difficile approfondissement de la zone euro

La zone euro : le chef de l'État français Emmanuel Macron veut la réformer, l'approfondir politiquement et économiquement. Il a rencontré la chancelière Angela Merkel à ce sujet, mais pour l'instant en coulisses, la réforme s'enlise.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel sur les marches du Palais de l'Elysée, le 16 mars 2018  (MAXPPP)

Emmanuel Macron en a fait l’axe principal de sa politique européenne : il souhaite  approfondir l’union monétaire. Le chef de l’État recevait vendredi 16 mars, la chancelière Angela Merkel, nouvellement réélue à la tête de la coalition allemande, notamment pour évoquer l’avenir de la zone euro. Mais depuis des mois cette réforme s'enlise. 

Un déficit de gouvernance

Emmanuel Macron part du constat que la zone euro est certes le moteur  économique de l'Union européenne mais qu'elle fait face à un déficit de gouvernance pour affronter les défis de la concurrence économique internationale : de l'investissement dans les secteurs d'avenir à la protection des intérêts stratégiques européens face à l'appétit de certains investisseurs, chinois notamment.  

Le président français avait trois grandes ambitions pour la zone euro
- Mettre en place un parlement de la zone euro. Une idée déjà remisée dans les cartons.
- Doter l’union monétaire d'un super ministre des finances qui serait le vrai dirigeant exécutif de la zone euro. Le principe n’a pas été abandonné mais il n'est pas à l'ordre du jour.
- Enfin, Emmanuel Macron prônait la mise en place d'un budget autonome de la zone euro, un budget conséquent représentant plusieurs points du PIB de l’union monétaire. Mais pour l'instant, il n'y a aucun consensus ni sur le montant éventuel, ni sur l'affectation de ce budget spécifique.  

Mécanisme européen de stabilité et Union bancaire  

Il y a pourtant des sujets qui font l’objet de discussions approfondies. Notamment la transformation du MES, le Mécanisme Européen de Stabilité, ce mécanisme d'urgence qui a supervisé les prêts à la Grèce et à l'Irlande. Les états membres se sont mis d'accord pour le transformer en sorte de Fonds Monétaire Européen.

Le nouveau ministre allemand des finances qui était à Paris vendredi 16 mars, affirme que de nouveaux progrès dans l’intégration de la zone euro sont nécessaires. Paris et Berlin disent vouloir travailler sur une feuille de route précise d'ici le mois de juin. Voilà pour les déclarations officielles.

En coulisses les négociations patinent

C’est le cas sur l’Union bancaire. Issue de la crise de 2008, elle a pour objectif de rendre les banques plus solides et d’éviter aux contribuables d’avoir à les renflouer. Les discussions sont très avancées mais une question n’est pas réglée : comment garantir les dépôts des épargnants ?

Et si cela coince, c'est en partie en raison des réticences de l’Allemagne, qui refuse que ses épargnants aient à payer pour des banques du sud qu’elle trouve trop fragiles et mal gérées.
Un fin connaisseur des arcanes européennes fait cette analyse : "L'Allemagne est empêtrée dans son immobilisme, en réalité elle ne veut rien changer. À un moment, dit-il, sur le fond des sujets, la confrontation avec les positions françaises finira par être inévitable’’.    

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