Le mot de l'éco. Le dernier budget du quinquennat Macron se précise
D'après les prévisions récentes de Bercy, la France se redresse et le dernier budget de la présidence d'Emmanuel Macron est en préparation. La reprise économique est plus forte et plus rapide que prévu et les rentrées fiscales sont en hausse.
Les contours du dernier budget du quinquennat d’Emmanuel Macron se précisent. C’est toujours un exercice un peu étrange un dernier budget. Le moment d’afficher un bilan économique et financier, de faire aussi passer quelques mesures avant le scrutin présidentiel, de dépenser quelques derniers milliards, avec toujours le risque que tout soit détricoté derrière par le nouveau locataire de l'Élysée.
franceinfo : Que disent les premiers chiffres communiqués par Bercy ?
Isabelle Raymond : Et bien que l’exécutif a bien travaillé et que la France se redresse, si l’on en croit les chiffres macroéconomiques à partir desquels Bercy construit en ce moment son budget.
La croissance est attendue à 6% du PIB cette année, 4% l’an prochain. La dette et le déficit public demeurent à des niveaux vertigineux, mais ils sont tout de même légèrement en baisse et inférieurs aux prévisions d’il y a quelques mois. La reprise économique est en effet plus forte, plus rapide aussi qu’escompté. Il n’y a qu’à regarder du côté des rentrées fiscales – TVA, impôts sur le revenu et impôts sur les sociétés – elles sont en hausse, si l’on en croit Bercy, et c’est donc signe de reprise.
À quoi justement va servir cet argent ?
Alors déjà, il n’y aura pas d’enveloppe consacrée à des mesures d’urgence. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire l’a suffisamment répété, c’est la fin du "quoi qu’il en coûte". Fini la crise, place à un budget tourné vers l’avenir. Le texte sera présenté le 22 septembre prochain en Conseil des ministres. Et pour l’instant, il ressemble un peu à une coquille vide, car les deux grands projets qu’il contient ne sont pas encore finalisés.
C’est le cas tout d’abord du revenu d’engagement pour les jeunes, dispositif censé favoriser l’accès à l’emploi des jeunes non qualifiés. Il doit être présenté par Emmanuel Macron en personne, à une date qui n’a cessé d’être décalée. Ce devrait être finalement fin septembre. C’est le cas aussi d’un plan d’investissement d’une fourchette de 30 milliards d’euros sur plusieurs années. Il doit financer des filières industrielles dites d’avenir, comme l’hydrogène et les biotechs.
Ce plan a déjà un nom : "France 2030", et il doit être porté par le président de la République lui-même, mais plutôt en octobre car il n’est pas prêt ; le texte sera versé au débat parlementaire, avec des crédits qui enjambent allègrement le scrutin présidentiel. Une façon de démontrer que le dernier budget d’un quinquennat, c'est aussi l’occasion de servir à la fois de vitrine et de programme à tout président qui se présente à sa propre succession.
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