Le mot de l'éco. La réforme de la formation professionnelle
Réformer la formation professionnelle, c'est comme on dit un "serpent de mer". Mais le constat, c'est qu'aujourd'hui, le système ne fonctionne pas vraiment.
Après le Code du travail, c'est la deuxième grande réforme sociale lancée par le gouvernement. Celle de la formation professionnelle. Trop complexe, pas assez lisible : le système actuel ne fonctionne pas vraiment.
La formation professionnelle, c'est une avalanche de sigles
CPF, CIF, OPCA et 97 000 organismes de formation, d’après les chiffres du ministère du Travail. Dans ce maquis, seuls les mieux armés peuvent s'y retrouver. 78% des cadres ont pu profiter d'une formation professionnelle. Mais seulement 37% des ouvriers. En réalité, ceux qui ont le plus accès à la formation professionnelle, ce sont les diplômés et les salariés des grandes entreprises. Autrement dit, ce sont donc ceux qui sont déjà les mieux formés qui ont le plus accès à la formation.
Un financement de 32 milliards par an
Mais sur ces crédits, seuls 15% bénéficient aux demandeurs d'emplois. Car le système actuel date de 1971. Conçu dans une période de plein emploi, il est géré par les partenaires sociaux, syndicats et organisations patronales, c’est-à-dire les représentants des salariés et des entreprises. Ce qui fait que les chômeurs ne sont pas au cœur du système et qu'ils ont, du coup, difficilement accès à des formations qualifiantes.
Les pistes du gouvernement
Un conseiller du ministère du Travail a cette formule : " Il faut sortir du déterminisme du diplôme que l’on a eu ou pas, à 18 ans." Pour l'instant, le gouvernement a fixé des orientations. Faire de la formation des demandeurs d'emploi une priorité. Le gouvernement veut imposer une contribution de 0,3% de la masse salariale aux entreprises. De quoi dégager 1 milliard et demi d'euros par an.
L'objectif est aussi de rendre le système plus lisible en facilitant l’accès au Compte Personnel de Formation. Mis en place par François Hollande en 2015, il est loin d'avoir le succès escompté. Et pour cause. Pour accéder à une formation via ce CPF, il faut monter un dossier administratif complexe et donc souvent dissuasif.
Le gouvernement souhaite qu'un salarié puisse savoir précisément et en quelques clics : quels sont les emplois à pourvoir près de chez lui ? Quelles sont les formations adaptées et concrètement, où et comment les suivre ? Enfin, les entreprises sont incitées à être plus responsables dans la formation de leurs employés. Et à moderniser les types de formation, en développant les formations en ligne, les MOOC.
Voilà pour le cadre, mais ce sera bien aux syndicats et au patronat de mettre en musique ces priorités. Les négociations devraient commencer dès la semaine prochaine.
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