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Le mot de l'éco. La finance se met (un peu) au vert

 Alors que vient de s'achever à Marrakech la COP 22, la conférence de l'Onu sur  le climat, banquiers, assureurs et fonds d'investissement affichent leur conversion à la "finance climat". Par opportunisme ou par intérêt réel ? 

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Chaillou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La finance se met au vert ?  (BORIS AUSTIN / STONE SUB /GETTY IMAGES)

En fait, on peut dire que c'est surtout par pragmatisme que la finance se colore un peu de vert. D’après les conclusions d'une étude du Forum Economique Mondial de Davos, pas vraiment un club d'écologistes radicaux, le changement climatique est désormais un des risques de long terme les plus importants pour l’économie mondiale, aussi bien en termes de probabilité que de gravité. 

D'où l’intérêt des financiers à prendre en compte dans leur stratégie l'objectif fixé par l'Accord de Paris, l'année dernière, d'une limitation du réchauffement à moins de 2 degrés.

Le développement des obligations vertes 

Ces emprunts verts financent des projets censés avoir un impact positif sur l’environnement. Car l’enjeu, c'est évidemment le financement de la transformation de l’économie, de la transition énergétique, du passage vers une économie décarbonée, moins gourmande en énergie fossile. D'ici à la fin de l’année, ces émissions d’emprunts verts devraient atteindre les 80 milliards de dollars, près du double du niveau atteint en 2015.

Le développement de la finance verte, ce sont aussi des engagements pris par certains acteurs du secteur : en France par exemple, le Crédit Agricole et la Société Générale ont annoncé il y a quelques semaines qu'ils ne financeraient plus les projets de construction ou d'extension de centrales à charbon.

Un poids malgré tout marginal

 Certes, réorienter les investissements, les capitaux vers des entreprises écologiquement les plus vertueuses pourrait être profitable, mais à long terme : 10 à 15 ans au moins, d’après une étude du Trésor qui souligne qu'il manque un cadre règlementaire stable pour inciter les investisseurs à financer une économie plus durable.

Pourtant, les besoins de capitaux sont absolument colossaux : "des milliers de milliards d'euros", d'après les organisations internationales. Mais pour l'instant,  malgré les progrès, la finance verte reste anecdotique : moins de 1% des obligations émises au niveau mondial.

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