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Le mot de l'éco. L'hôpital public en déficit et en souffrance

L'hôpital, en souffrance, à cause des déficits récurrents, des services engorgés et de la course aux actes. Mais l'hôpital est absent du grand débat national.

Article rédigé par franceinfo, Célia Quilleret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
L'hôpital public accuse un déficit de près de 1 milliard d'euros en 2018. Une situation qui devient ingérable selon la fédération hospitalière de France.  (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Déficits à répétition, services débordés, course aux actes : l'hôpital est en souffrance mais il est absent du grand débat national qui a commencé cette semaine.    

850 millions à un milliard d'euros de déficit

C'est le déficit des hôpitaux publics pour l'année 2018. Ce sont des chiffres consolidés, donnés par les directeurs des établissements réunis au sein de la Fédération hospitalière de France.  "C'est un déficit énorme pour des hôpitaux qui étaient à l'équilibre il y a encore six ans", regrette Frédéric Valletoux, le président de cette fédération.  

La raison est assez simple selon lui : depuis 2005, les établissements de santé publics, comme privés, se sont vus imposer près de neuf milliards d'euros d'économies. Si cela permet à la sécurité sociale de sortir du rouge, avec le vieillissement de la population et les maladies qui se compliquent, cela devient "ingérable pour les hôpitaux" selon cette fédération.   

Une loi mi-février en Conseil des ministres

Et pourtant, l'hôpital n'est pas vraiment au menu du "grand débat national" regrettent les directeurs comme les soignants. Tous ne veulent pas sortir leur gilet blanc ou leur blouse blanche, mais tout de même, ils aimeraient bien être mieux pris en compte. Si ce sujet majeur n'est pas en discussion, c'est tout simplement parce que le gouvernement veut aller vite, la loi portée par Agnès Buzyn doit être présentée le 13 février, en Conseil des ministres.

Dans cette loi, il y aura notamment la réforme de la première année de médecine avec la disparition du numerus clausus, la labellisation, dès 2020, de petits hôpitaux de proximité pour les urgences non vitales du quotidien, et la création de communautés professionnelles territoriales de santé, c'est-à-dire des regroupements de médecins.  

A long terme, cette stratégie de santé vise à désengorger les urgences des hôpitaux

Une stratégie qui va donner plus de moyens aux médecins libéraux pour prendre en charge plus de patients, notamment grâce aux assistants médicaux qui vont être déployés dans les cabinets, ou en rétablissant les hôpitaux de proximité, les établissements plus grands devraient en effet avoir plus d'oxygène. Mais en même temps ils ne sont pas certains d'avoir davantage de moyens financiers.

La fédération hospitalière de France aurait souhaité une plus ample concertation pour remettre totalement à plat le système de financement de l'hôpital, "qui ne tourne plus rond" d'après elle. Depuis 1995, le budget des hôpitaux est fixé par l'Ondam, l'objectif national de dépense de l'assurance maladie, mais cette enveloppe fixée chaque année n'est plus adaptée au fonctionnement des hôpitaux selon la FHF.

Finalement, ce système perdure. Il y aura néanmoins un peu moins de tarification à l'acte et un peu plus au forfait. Par exemple, quand un patient qui souffre de diabète ou d'insuffisance rénale se rendra à l'hôpital, l'assurance maladie versera un forfait aux hôpitaux et plus un acte à chaque passage.

Mais au-delà de ces exemples, les hôpitaux continueront de fonctionner comme aujourd'hui selon la FHF. Pour Frédéric Valletoux, "c'est bien de s'occuper de 'Ma santé en 2022', c'est le nom de la stratégie du gouvernement, mais il "faudrait d'abord s'inquiéter de la santé en 2019, 2020 ou 2021".       

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